La rénovation du site Paul Brien avance à grands pas. Ce qui ne va pas sans quelques inconvénients pour les patients et le personnel. Mais le jeu en vaut la chandelle…
Drôle de printemps sur le site schaerbeekois du CHU Brugmann. Les pépiements des oiseaux se mêlent au bruit des marteaux-piqueurs, les panneaux de renseignement et d'information fleurissent un peu partout et les piliers de béton sortent de terre comme de jeunes pousses. Peu à peu, le futur bâtiment prend forme. Il se dressera déjà sur le site cet été.
Un projet ambitieux
Pour rappel, ce n'est pas un, mais quatre partenaires qui ont uni leurs forces et leurs moyens pour concrétiser ce grand projet architectural. L’ancien hôpital de Schaerbeek, qui englobait la Maison de repos et de soins (MRS), a été en grande partie démoli et va être reconstruit. Le CPAS a souhaité édifier une nouvelle MRS et le SIAMU une caserne de pompiers. La Maison du Travail, toute proche, s'est associée au projet afin de bénéficier du système de production et d'économie d'énergie (voir encadré). Ce chantier n'est que la première (grosse) étape d'un projet qui vise, à terme, une rénovation complète du site Brien.
Où en est-on ?
Les travaux ont commencé en septembre 2009. Comme pour tous les chantiers, après la phase de démolition, ce sont les fondations et les sous-sols qui ont pris du temps. "Les patients et le personnel ont pu avoir l'impression que les travaux n’avançaient pas. Mais une fois les fondations du bâtiment posées, tout va plus vite", explique Patrick Vandenbroucke, ingénieur au CHU Brugmann. "En mars 2010, les ouvriers ont commencé le rez-de-chaussée. Il faut en moyenne trois à quatre semaines pour construire la structure en béton d'un étage. Le gros œuvre fermé sera terminé début 2011 et les finitions fin 2012."
Conséquences sur la vie de l'hôpital
Outre le bruit, des travaux d'une telle ampleur ont un impact important sur la vie et l'organisation de l'hôpital. "L'espace étant réduit, nous devons nous le partager, et nous sommes un peu à l'étroit", admet Greta Degreef, responsable adjointe du site Brien. Autre conséquence: pendant toute la durée des travaux, de nombreux services vont déménager provisoirement dans d'autres locaux, ce qui représente un vrai casse-tête logistique. Le service administratif, par exemple, sera déplacé au moins trois fois! Pour leur confort et leur sécurité, les chambres des patients ne seront déménagées qu'une seule fois, quand les nouvelles unités de soins seront prêtes.
Un gros problème de parking
La circulation et le stationnement des véhicules sur le site sont également très perturbés. Les allées et venues des camions provoquent des bouchons sur la chaussée de Haecht et dans les rues avoisinantes. Mais le souci le plus incommodant de ce chantier, c'est le parking. Les places habituelles n'étant plus accessibles, les espaces pour se garer manquaient. Heureusement, l'hôpital a trouvé des solutions alternatives. "Nous avons vraiment pu compter sur la compréhension et la solidarité du voisinage", souligne Greta Degreef. "La Maison du Travail nous a prêté un parking pour les infirmières de nuit. Un propriétaire privé du quartier autorise nos médecins à se garer sur l'un de ses terrains. Et le centre sportif Kinetix met une vingtaine de places de son parking à disposition du site Brien."
Un mal nécessaire
Malgré les inconvénients, tout le monde se félicite de ces travaux, attendus depuis longtemps: "Ils sont plus que nécessaires, pour diverses raisons", explique Greta Degreef. "Il nous faut répondre à de nouvelles attentes des patients. À l'époque, les chambres ont été conçues pour quatre personnes. Or, les patients préfèrent aujourd'hui des chambres doubles, voire individuelles. Ces dernières années, nos activités ont également fortement augmenté. Entre 2005 et 2009, les interventions au quartier opératoire ont triplé! De plus, suite à la conversion de la Clinique Saint-Étienne l'année dernière, une petite trentaine de médecins et de spécialistes sont venus travailler chez nous. Bref, le nombre de patients et de consultations s'accroît, nous avons besoin de nous agrandir afin de mieux les accueillir. Alors quels que soient les inconvénients d'un hôpital en chantier, tout le monde l'accepte de bon cœur, car c'est pour un mieux." La preuve: depuis le début des travaux, l'hôpital n'a enregistré qu'un très petit nombre de plaintes…
Auteur : Candice Leblanc
Source : Osiris News
(n°
19, juin-août 2010)