La Fondation Brugmann soutient la recherche sur le campus par le biais de bourses octroyées aux chercheurs. Comment ces bourses sont-elles utilisées concrètement? Osiris News lève le voile sur ce pan encore méconnu de la vie de l’hôpital.
Parmi les lauréats 2015-2016 de la Fondation
Brugmann, figure le Dr Hanane El Kenz, pharmacien
biologiste, docteur en sciences biomédicales et pharmaceutiques
et responsable de la banque de sang.
Le Dr El Kenz et son équipe réalisent une étude sur
une technologie de pointe permett ant d’améliorer la
sécurité des transfusions sanguines chez des patients à risque de complications. Cette étude est menée au
sein du laboratoire de recherche translationnelle du
campus Horta dirigé par le Dr Francis Corazza.
Des premiers résultats prometteurs
« Nous avions reçu une première bourse de
25.000 € en 2013 », relate le Dr El Kenz. « Cette
somme nous avait permis d’acheter du matériel et des
kits de réactifs pour mener à bien notre étude. »
« Cette première recherche portait sur une petite
cohorte de patients atteints d’anémie hémolytique
auto-immune, une maladie du sang. En raison de
leur maladie, ces patients peuvent être transfusés à de multiples reprises. À l’occasion de l’une de ces transfusions, il arrive qu’ils développent des
anticorps que nous ne pouvons pas détecter à l’aide
des techniques usuelles de compatibilité sanguine.
Le risque? La survenue d’une hémolyse (destruction
des globules rouges du patient) lors d’une transfusion
ultérieure. Cette complication survient lorsque nous
administrons au patient des globules rouges porteurs
d’antigènes correspondant aux anticorps qu’ils ont
développés lors d’une transfusion précédente.
Nous prenons donc un risque lorsque nous procédonsà des transfusions sanguines chez ces petits patients,
et ce particulièrement s’ils sont polytransfusés.
Or, certaines techniques de biologie moléculaire
fournissent les informations nécessaires pour écarter
tout risque de complication. Grâce à ces nouvelles
techniques, nous sommes en mesure d’administrer à nos patients du sang dont la compatibilité est assurée,
et ce en quelques heures. L’étude que nous avons
menée nous a permis de valider cette hypothèse. »
Une deuxième bourse
Les premiers résultats obtenus par le Dr El Kenz
et son équipe ont été publiés et doivent maintenant être confirmés par une étude de plus grande ampleur,
rendue possible grâce à la deuxième bourse décernée par la Fondation Brugmann.
« Outre les patients présentant une anémie hémolytique
auto-immune, cette étude inclura d’autres
catégories de malades et, notamment, des personnes
atteintes de drépanocytose, une anémie chronique nécessitant des transfusions », explique le Dr El Kenz.
« Au CHU Brugmann, nous avons une importante
consultation de patients drépanocytaires. Cette étude
apporte donc une réponse à nos besoins quotidiens. L’implémentation de la biologie moléculaire est
une nécessité pour ces patients. Compte tenu de nos
besoins sur le campus, il est essentiel pour nous
d’investir dans ces techniques, tout comme l’ont fait
de nombreux centres de références. Nous n’aurions
pas pu mener à bien cett e recherche sans la bourse
de la Fondation Brugmann. Ce type de soutien est
essentiel pour que notre hôpital reste à la pointe dans
des secteurs qui ont recours à des techniques aussi
novatrices. »
Auteur : Aude Dion
Source : Osiris News
(n°
41, décembre 2015-février 2016)