Personne n'a envie de se retrouver sur un brancard avec sa petite robe à paillettes ou son diadème de renne sur la tête. Le Dr Thierry Préseau, responsable des Urgences au CHU Brugmann, nous raconte les coulisses des urgences en période de fêtes et nous livre ses précieux conseils.
Au fil de 20 années passées aux Urgences au CHU Brugmann, on en a vu de toutes les couleurs, les soirs de réveillon… « Je me souviens d’un jeune homme qui avait fait la fête en discothèque. Complètement saoul, il est tombé du bar dans des montagnes de verres qui se sont cassés. Il a eu des plaies assez sévères aux fesses, avec des morceaux de verre dedans. J’ai pensé l’anesthésier pour les lui retirer, mais il était tellement imbibé que ça n’a pas été nécessaire. Il a ronflé, sur son ventre, comme un bienheureux, pendant que je le suturais. »
Les réveillons du 24 et du 31 décembre ne présentent pas le même profil. « À Noël, c’est assez calme, reconnait le Dr Préseau. Les gens se retrouvent en famille, à la maison… Les accidents sont surtout liés à la préparation du repas, jusqu’à 17 h ou 18 h. Le 31, en revanche, est beaucoup plus festif, et il y a une augmentation de l’affluence aux urgences, notamment après minuit. »
Dans le service, les équipes tentent quand même de marquer le coup lors de ces nuits particulières. « Tout le monde est de bonne humeur, on ajoute des décorations pour accueillir les patients différemment. Certains d’entre nous arrivent avec leur pull de Noël ou leur bonnet rouge et blanc. On prévoit un buffet froid dans la cuisine, même si on n’a pas vraiment le temps de s’asseoir. Bien sûr, tout dépend de l’arrivée des patients. En tout cas, le 31, si on veut trinquer, c’est toujours avant minuit… Sans alcool, bien évidemment. » Ensuite, les choses se corsent.
Il n’y a pas de renforcement des équipes pour autant : les effectifs sont les mêmes que d’habitude. « Médecins et infirmiers se relaient : ils alternent, d’une année à l’autre, une garde à Noël, une au Nouvel An, et la troisième année chez eux. L’équipe est toujours prête à absorber le flux de patients, mais les délais d’attente peuvent augmenter, notamment en deuxième partie de nuit jusqu’au petit matin. »
Source : Femmes d'Aujourd'hui (22/12/2022)
Ressource : Dr Thierry Préseau (urgences)