L’annonce d’un cancer et de ses traitements est un événement
exceptionnel dans la vie de tout individu et le confronte à la condition
humaine, celle de la finitude. Il provoque une brutale déstabilisation
d’un équilibre physique et psychique souvent déjà fragile.
Avec le cancer, l’individu est touché dans son identité personnelle,
dans son rapport à autrui mais aussi dans ses relations sociales et
professionnelles.
La nécessité d’un temps pour la compréhension de
ce qui se passe, pour le patient et son entourage, nous est apparue d’emblée
indispensable.
En effet, ce moment si particulier pour le patient, a pour conséquence
le silence de la parole mais aussi pour certain de la déglutition et
du goût... C’est aussi une mutilation qui se donne à voir
et à entendre. Le corps peut devenir pour de nombreux malades et pour
l’entourage, un objet d’horreur entraînant un isolement affectif
et social.
Pour le psychothérapeute, qui ne touche pas au corps physique par les
soins et qui n’a pas pour objectif une visée curative de la maladie,
contrairement aux autres soignants, c’est un regard, une parole donnant
sens à l’histoire du patient. C’est lui donner ainsi les
moyens de faire face aux pertes que le cancer et ses traitements induisent,
en lui donnant une place en tant que sujet dans une relation singulière.
Redonner sens à l’expérience de la maladie cancéreuse
venue perturber une histoire en créant un espace pour les émotions
tant pour le patient que pour son entourage, est le but de chacun et ce de
la place qu’il occupe dans un travail multidisciplinaire alliant l’extra-
et l’intra-hospitalier et ce dès l’annonce du diagnostic.