Gros investissement pour remplacer le matériel de la salle de chirurgie digestive du quartier opératoire qui n’avait pas été rénovée depuis 15 ans. La clinique de chirurgie digestive, coelioscopique et thoracique a depuis mars 2006 un nouvel outil, unique à Bruxelles. Tour du propriétaire avec le Pr Pierre Mendes da Costa.
L’investissement était de taille : 430 000 euros pour une nouvelle
table (permettant
d’accueillir des malades pesant jusqu’à 300 kg), le matériel
coelioscopique,
l’éclairage (deux nouveaux scialytiques), le sol, le système
de ventilation ainsi qu’un nouvel appareil d’anesthésiologie.
En
dix ans, le nombre d’interventions pratiquées chaque année
par la clinique de chirurgie digestive,
coelioscopique et thoracique a presque triplé.
Avec
près de 2500
heures de présence
au bloc cumulées pour toute l’équipe, le matériel
existant était au bout du rouleau. Et
les chirurgiens aussi, d’ailleurs… "Pendant
une intervention en coelioscopie, l’espace dans lequel nous travaillons
est tellement réduit
qu’il est impossible de lâcher les instruments,
ou même de faire un mouvement de tête parce que le moindre geste
déplacé peut entraîner un traumatisme intra-abdominal.
Or ces opérations sont longues. Il n’est pas rare qu’un chirurgien
doive rester plusieurs heures dans la même position, sans quitter l’écran
des yeux" témoigne le Pr P. Mendes da Costa. Dans ces conditions,
l’ergonomie
d’une salle d’opération
est capitale. Celle de l’ancienne salle, qui avait quinze ans, laissait
franchement à désirer.
Un matériel unique
Le nouvel équipement offre trois écrans plats au lieu d’un écran traditionnel de télévision. Bilan : plus de confort pour le chirurgien, moins de reflets et la possibilité pour l’anesthésiste de suivre le déroulement de l’intervention. Le matériel d’opération est du dernier cri, raconte le Pr P. Mendes da Costa : " nous avons opté pour une colonne intégrée qui distribue le CO2, qui comporte un bistouri électrique et l’ultrasciseur (forme de bistouri électrique moins agressif pour les tissus), le système d’aspiration irrigation et la source de lumière froide. La colonne contient aussi le matériel nécessaire pour filmer et photographier pendant l’intervention par voie coelioscopique. Un programme lui est annexé, qui peut être individualisé pour chacune des interventions : pression de l’insufflation de CO2, pression souhaitée dans la cavité abdominale, modalité d’utilisation du bistouri électrique… tout cela peut être prédéterminé, mais aussi modifié en cours d’opération." Le respirateur, outil de l’anesthésiste, peut lui aussi être programmé. Il permet en plus de connaître en cours d’intervention la quantité de drogue nécessaire pour que le malade reste suffisamment endormi. Le Dr Hosseini Bidgoli, Chef de clinique adjoint du service d’anesthésiologie et responsable des anesthésistes en chirurgie digestive, a d’ailleurs remarqué que dans certains cas l’utilisation de ce nouveau respirateur permettait de diminuer la dose de médicaments administrée aux patients.
Travail d’équipe
Cette nouvelle salle d’opération mise en fonction au mois de mars ne change donc pas seulement le travail des chirurgiens, mais aussi celui des anesthésistes et du personnel infirmier. La coordination de tous, nécessaire, a commencé aux premières heures du projet : "Le projet a été initié avec Danièle Veckmans, à l’époque responsable infirmière de la salle de chirurgie digestive et qui depuis lors a pris la direction de l’unité d’hospitalisation de chirurgie digestive et a été remplacée en salle d’opération par Marylène Mahieu. C’est avec leur aide que nous avons établi les devis et décidé de la salle dont nous avions vraiment besoin. Pour le respirateur, nous avons travaillé main dans la main avec le Dr Hosseini Bidgoli et le Pr Philippe Van der Linden." Cette collaboration efficace ne s’est pas démentie dans les stades suivants, puisque le dossier envoyé à la direction pour accord a été accepté dans les trois semaines.
Changer les habitudes de travail
Aujourd’hui encore, médecins, infirmières et personnel technique travaillent ensemble pour se former au nouvel outil. " Pour les chirurgiens ce matériel est assez convivial et d’utilisation relativement facile. Nous n’avons pas vraiment besoin d’adaptation, même si il faudra un peu de temps avant que nous maîtrisions toutes les nouvelles fonctions" explique le Pr Mendes da Costa. "Les techniciens des firmes du nouveau matériel sont disponibles en cas de problème, en plus des techniciens de l’hôpital. Il faut aussi que les infirmières se forment entre elles : s’il faut opérer la nuit, l’infirmière de garde ne sera pas forcément attachée à la chirurgie digestive, et pourtant elle devra utiliser le nouveau matériel pendant l’intervention chirurgicale."
Auteur : Marion Garteiser
Source : Osiris News
(n°
5, juin-août 2006)