>>La prédiction du risque fracturaire

L’ostéoporose est aujourd’hui un problème de santé publique. Le risque fracturaire est lié à une masse osseuse basse mais d’autres facteurs jouent un rôle: antécédents, âge... Le projet du Pr Jean-Jacques Body (CHU Brugmann) vise à recenser ces facteurs de risque et à évaluer leur importance respective afin de calculer un score de risque fracturaire.

Du fait de l’allongement de l’espérance de vie, l’ostéoporose devient un véritable problème de santé publique qui touche 250 millions de personnes dans le monde. Pour le Pr Body, "… 40 % des femmes de plus de 50 ans seront victimes durant leur vie d’une fracture liée à cette "maladie des os fragiles". Le coût de cette pathologie est considérable on a calculé qu’en Europe plus de 7 milliards € étaient consacrés en aigu aux fractures de hanches. Le diagnostic se fait par la mesure de la densité minérale osseuse, qui permet de dépister les malades avant la survenue d’une fracture. Le résultat est exprimé par rapport à une moyenne, celle d'une population normale de même âge et de même sexe."

"Une masse osseuse basse est certainement considérée comme un facteur de risque d’ostéoporose, précise le Pr Body, mais il apparaît de plus en plus évident que le risque fracturaire dépend de plusieurs autres facteurs connus et validés, comme l’âge, un antécédent personnel ou familial de fracture non traumatique, une prise de corticoïdes, un BMI inférieur à 20, un tabagisme, une tendance aux chutes, etc." Certains de ces facteurs de risque relatifs ont été validés dans une population suédoise, mais ils n’ont pas encore été combinés entre eux pour déterminer un risque fracturaire absolu.

Vers un calcul de score

Le projet du Pr Jean-Jacques Body vise à valider, sur une population bruxelloise, les différents facteurs de risque ; il faudra ensuite évaluer leurs interactions respectives de manière à pondérer leur influence et en finale calculer un score prédictif du risque fracturaire absolu. L’idée est de suivre pendant 10 ans une cohorte de plus de 5.000 femmes bruxelloises âgées de 60 à 80 ans, sélectionnées à partir des listes électorales de 6 communes de la région bruxelloise. Pour le Pr Body, "…l’enregistrement et la combinaison pondérée de ces facteurs de risque devraient permettre de calculer un score de risque comparable à celui classiquement utilisé pour les maladies cardiovasculaires. Ce calcul du risque individuel peut mener à une approche thérapeutique plus ciblée, plus efficace et plus économique en terme de santé publique". Avec les résultats de cette étude, les médecins auront à leur disposition des outils d'évaluation du risque de fractures fiables et faciles à utiliser.

Auteur : Cl. B.
Source : Le Journal du Médecin (n° 1824 du 23/03/2007) - ©Lejournaldumedecin.com

>>"225.000 euros pour la recherche clinique".