>>Prédire le risque fracturaire absolu

Le Pr Body et ses co-promoteurs, P. Bergmann et A. Peretz (CHU Brugmann), A. Mindlin (Hôpital Iris Sud-Etterbeek/Ixelles), A-R. Grivegnée, M. Moreau, M. Paesmans (Bordet) et S. Rozenberg (CHU St-Pierre) ont quant à eux reçu la somme de 80.500 euros des mains du Pr Clumeck, président de l’asbl Iris-Recherche.

L’ostéoporose est une des pathologies les plus fréquentes et une des sources les plus communes de handicap dans les pays industrialisés. En l’absence de traitement, une femme sur trois présentera une fracture ostéoporotique après 50 ans. Le diagnostic repose essentiellement sur la densitométrie (T-score <-2,5 par DEXA), mais on sait aujourd'hui que le risque fracturaire dépend de bien d’autres facteurs que la masse osseuse. La majorité des fractures non traumatiques surviennent en fait chez des patientes non classées comme ostéoporotiques à la densitométrie. Une distinction doit donc être faite entre le diagnostic d’ostéoporose (DEXA) et l’évaluation du risque fracturaire. C'est précisément l'objectif du projet d'évaluer les facteurs de risque qui apportent une information indépendante de celle fournie par la densitométrie, un peu à l'image de ce qui se fait dans le cardiovasculaire via les grilles Framingham et Score.

Plus de 5.000 femmes

Le projet inclut une cohorte de plus de 5.000 femmes âgées de 60 à 80 ans, sélectionnées à partir des listes de population de 6 communes de la région bruxelloise, et suivies pendant 10 années. Seront passés en revue l'âge, l'ostéopénie/ostéoporose (DEXA), un antécédent personnel de fracture après 50 ans, une anamnèse familiale de fracture de hanche chez le père ou la mère, un BMI <20, la prise de corticoïdes, de tabac ou d'alcool, la prise de somnifères, l'origine ethnique, etc. En résumé, le projet vise à:

  1. déterminer l’importance relative des facteurs de risque fracturaire dans une population belge (bruxelloise) autochtone et allochtone par rapport aux populations généralement étudiées dans la littérature,
  2. déterminer le risque fracturaire absolu (en %) à 5 ans et à 10 ans par la combinaison pondérée dans une analyse multivariée de ces différents facteurs de risque relatif (= risque fracturaire observé dans le groupe ayant ce facteur de risque par rapport au reste de la population ne le présentant pas),
  3. dépister les patientes considérées comme «ostéoporotiques» (T-score < -2,5) qui seront ensuite référées à leur médecin traitant,
  4. déterminer l'impact d'une «autre» définition de l'ostéoporose intégrant DEXA et facteurs de risques sur le nombre de patientes devant être traitées et les budgets de sécurité sociale en termes de frais par fracture évitée (sur base du postulat qu'un traitement permet de prévenir une fracture sur trois).

Auteur : Dr C. B.
Source : Le Journal du Médecin (n° 1915 du 29/04/2008) - ©Lejournaldumedecin.com

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