Le CHU Brugmann se dote d’un appareil de résonance magnétique 1.5 Tesla de dernière génération. Jusqu’ici, les patients n’avaient qu’un accès limité aux examens IRM grâce à l’HUDERF, l’hôpital des Enfants voisin.
Equipé de logiciels modernes de traitement digital des images, cet appareil de haute technologie médicale a récemment été installé sur le site Horta. Son inauguration vient combler un besoin qui se faisait de plus en plus ressentir au sein du département d’imagerie médicale, déjà équipé d’un scanner multibarrettes (64). Dès sa désignation comme nouveau président du Conseil d’administration, Renaud Witmeur avait souhaité que Brugmann puisse se doter au plus tôt d’un tel appareil. La nouvelle chef de service, le Dr Luisa Divano, défendit, elle aussi, avec opiniâtreté, la nécessité urgente de cette acquisition. «De nombreuses pathologies qui étaient investiguées par d’autres techniques en raison des délais importants pourront bénéficier désormais d’examens IRM, souvent plus précis et non irradiants, explique-t-elle. Le produit de contraste ne contient pas d’iode et ne produit donc pas d’allergie».
Jusqu’à présent, les patients n’avaient qu’un accès limité aux examens IRM car il n’y avait qu’une résonance magnétique sur le campus, à l’hôpital des Enfants voisin. Mais à raison de trois séances par semaine seulement. Hors urgences, les délais de rendez-vous pouvaient varier entre 8 et 10 semaines. «Dans la plupart des centres, le délai d’attente moyen est souvent de 6 mois», relève le Dr Daniel Désir, directeur général médical. «Au début, les patients devraient pouvoir obtenir relativement vite leur rendez-vous. En dehors des examens d’urgence, un délai de deux à quatre semaines semble raisonnable», estime une conseillère scientifique.
Le coût de cette nouvelle résonance magnétique est relativement important: 1,4 millions d’euros (TVA comprise). Mais la direction de l’hôpital juge l’investissement tout à fait nécessaire pour la qualité et la précision du diagnostic. Le coût pour le patient n’est pas plus élevé que pour un examen par scanner RX: le ticket modérateur est le même. «Pour la collectivité, l’avantage majeur de cet équipement très performant est d’éviter la réalisation d’examens redondants. La durée des séjours hospitaliers, et donc leur coût, pourront aussi être réduits grâce à des mises au point plus rapides», ajoute Daniel Désir.
Multiples applications diagnotiques
Cet appareil va permettre à Brugmann d’explorer de multiples pathologies de façon rapide et extrêmement précise, tant pour les maladies du cerveau et de la moelle épinière que des affections ostéo-articulaires (les pathologies du genou, de la hanche et de l’épaule entre autres). L’apport de la RMN s’avère encore précieux pour visualiser les pathologies tumorales et congénitales, ischémiques, ainsi que les traumatismes cérébraux.
«Les techniques de spectroscopie permettent de faire la différence entre des lésions métastasiques, un glioblastome et des lésions sur nécroses post-radiques, précise le Dr Divano. Cela permet encore d’activer certaines parties de l’encéphale par stimulation de motricité ou visuelle. Le chirurgien reçoit ainsi des indications précises lui permettant de savoir s’il peut enlever ces lésions sans provoquer des lésions fonctionnelles au patient».
Autre avantage de la RMN, elle offre une excellente visualisation des lésions traumatiques de la moelle. L’ensemble de la colonne et de la moelle apparaissent en détail à l’écran, ce qui permet de vérifier la présence éventuelle de métastases. Dans l’examen du cerveau, la RMN permet de reconstruire les différents plans de l’espace en une seule séquence.
Dans le domaine de la pathologie osseuse, la RMN est aussi précieuse pour une étude particulièrement fine des lésions du petit bassin et du cartilage que l’on peut voir de façon remarquable, non irradiante et atraumatique pour le patient. Outre l’examen de l’utérus et des ovaires pour les affections de la femme, ou de la prostate pour l’homme, les investigations du foie et des voies biliaires sont particulièrement efficaces, et la pathologie cardiaque et vasculaire peut également bénéficier des études par résonance magnétique. «En association avec la mammographie, on peut aussi étudier les lésions tumorales du sein. Auparavant, pour bénéficier de cet examen, les patientes devaient être adressées à d’autres institutions, précise le Dr Divano. Chez la femme enceinte, certaines malformations congénitales et certaines maladies fœtales pourront également être mieux détectées sans aucun danger pour l’enfant à naître». Sans oublier que les examens RMN sont particulièrement indiqués dans l’ensemble de la pathologie oncologique.
Auteur : Thierry Goorden
Source : Le Journal du Médecin
(n°
1925 du 10/06/2008) - ©Lejournaldumedecin.com