>>La résonance magnétique fait son entrée au CHUB

Outil de diagnostic précieux, l'IRM (Imagerie par Résonance Magnétique) est désormais plus accessible pour les patients du CHU Brugmann. Un nouvel appareil doté des dernières technologies en la matière vient d'être acquis par l'hôpital.

Equipé de logiciels modernes de traitement digital d'images, un appareil de résonance magnétique de dernière génération (1,5 Tesla) est récemment venu compléter l'arsenal diagnostique et thérapeutique du département de radiologie du CHU Brugmann. "Jusqu'à présent, l'accès aux examens IRM (Imagerie par Résonance Magnétique) était limité à 3 séances par semaine. Un seul appareil localisé à l'HUDERF devait répondre à l'ensemble des besoins du site Horta", commente le Dr Luisa Divano, chef du service d’Imagerie Médicale. "Pour éviter des délais d'attente parfois importants, de nombreuses pathologies étaient explorées au moyen d'autres techniques irradiantes et moins précises. Avec ce nouvel appareil, les patients du CHUB pourront bénéficier d'un examen de grande qualité dans des délais raisonnables (de 2 à 4 semaines hors urgence)".

Diagnostics précis

IRM foetalePossédant de multiples applications, l'imagerie par résonance magnétique classique est particulièrement utile dans le diagnostic des maladies du cerveau et de la moelle épinière. "L'IRM est le seul examen qui permet de visualiser les lésions typiques de la sclérose en plaques", précise le Dr Divano. Autre atout de cette technique: elle permet de visualiser l'ensemble de la colonne et de la moelle et de détecter la présence éventuelle de métastases. En complément de la mammographie, l'IRM classique est aussi très efficace pour analyser et détecter d'éventuelles lésions tumorales au niveau des seins. Chez la femme enceinte, certaines malformations et maladies fœtales peuvent également être explorées sans danger pour le futur bébé." Autre indication très courante de la résonance magnétique: le diagnostic des affections ostéo-articulaires (fines lésions du cartilage, pathologies du genou, de la hanche ou encore des épaules).

Angio-IRMLes vaisseaux sanguins à la loupe

Technique dérivée de l'IRM classique, l'angio-IRM permet d'observer de manière très fine les vaisseaux sanguins.
Grâce à cette technique, il est possible, par exemple, de repérer la présence d'un anévrisme de petite taille, souvent non détecté au CT-Scanner.

Observation des faisceaux des neurones

TractographieEn utilisant les données fournies par l'IRM, la tractographie permet de visualiser les faisceaux de neurones responsables de diverses fonctions telles que la motricité (faisceau pyramidal).
Avant d'opérer une tumeur, les chirurgiens peuvent évaluer le risque d'atteinte des fonctions sensitives ou motrices du patient et tenter de limiter les dégâts en ayant une bonne connaissance de la distribution des fibres nerveuses.

Spectre des tumeurs et métastases

SpectroscopieAutre application de l'IRM classique utilisée dans le traitement des tumeurs: la spectroscopie.
Particularité: les données récoltées au cours de cet examen apparaissent sous la forme d'un spectre dont l'étude révèle la composition chimique du matériel exploré.
Avant de procéder à une opération, il est possible de mesurer l'étendue d'une tumeur ou de distinguer, par exemple, des lésions métastatiques d'une tumeur primitive.

Mouvements microscopiques

IRM de diffusionL'IRM de diffusion offre une approche métabolique et physiopathologique des affections cérébrales.
En quelques secondes, une mesure des mouvements microscopiques des molécules d’eau de l'encéphale peut être obtenue.
Si cette application est particulièrement utile pour la détection précoce de l’infarctus cérébral, beaucoup d’autres affections du système nerveux central s’accompagnent également d’une modification de la diffusion de l’eau et peuvent bénéficier de cette technique.

Mouvements et pensées

IRM fonctionnelleApplication relativement récente, l'IRM fonctionnelle permet de visualiser les parties du cerveau qui sont activées en cas de stimulation sensorielle ou motrice ou lors d'une tâche cognitive (parler une langue étrangère, toucher un objet doux, écouter un son ou bouger un doigt par exemple).
Le chirurgien s'assure qu'il peut enlever d'éventuelles lésions sans provoquer de dommages au patient.
En localisant les zones du cerveau activées lors de tâches bien précises (lorsque nous mémorisons une suite de chiffres par exemple), l'IRM fonctionnelle est également un outil indispensable pour mieux comprendre le fonctionnement neurobiologique de l'individu et les mécanismes de la pensée.

:: Saviez-vous que... ::
>l'IRM n'exige ni préparation, ni hospitalisation, ni jeûne préalable;
>il est interdit d'introduire des pièces métalliques (montres, cartes de banque, bijoux, pacemaker…) à proximité de l'appareil;
>dans certains cas, l'acquisition d'images de bonne qualité ne peut se faire que grâce à l’injection intraveineuse d'un produit de contraste, le gadolinium. Ne contenant pas d'iode, cette substance est généralement très bien tolérée par les patients.
:: L'IRM en quelques chiffres ::
>Investissement pour l'hôpital : 1,4 million d'euros.
>Le ticket modérateur est identique à celui d'un examen par scanner RX. Coût pour le patient: moins de 10 € sans injection de produit de contraste et moins de 20 € en cas d'injection.
>Pendant les trois premiers mois d’activité, environ 1.350 patients avaient déjà pu bénéficier de ce nouvel appareil.
:: De la radiographie conventionnelle à l'IRM ::
>Os et organes en ombres chinoises : La radiologie classique utilise les propriétés des rayons X qui traversent certaines parties du corps et projettent leur ombre sur une plaque radiologique. Les os apparaissent en blanc et les organes, moins denses, en gris ou en noir.
>Images coupe par coupe : Fonctionnant sur le principe de la radiographie classique, le CT-Scanner permet l'obtention d'images numériques en plusieurs tranches. Les appareils les plus récents permettentégalement la construction d'images en 3 dimensions.
>Un aimant et des ondes de radio-fréquence : L'imagerie par résonance magnétique (IRM) s'appuie sur les propriétés des protons des atomes d'hydrogène des cellules d’eau composant le corps humain (H2O). Placés dans un champ magnétique très puissant, ces protons entrent en résonance avec les ondes de radio-fréquence envoyées par l'appareil. Lorsque l'émission de ces ondes est interrompue, les protons produisent un signal qui est recueilli par des antennes et analysé par un système informatique avant d'être transformé en image.

Auteur : Aurélie Bastin
Source : Osiris News (n° 12, septembre-novembre 2008)