En juillet 2008, une vingtaine de chirurgiens et d’anesthésistes ont rejoint le staff médical du site Paul Brien, renforçant ainsi l'activité opératoire de l'hôpital. Rencontre avec le Dr Jean-Olivier Amiel, médecin responsable du secteur d'anesthésiologie sur le site.
Comme la plupart de vos collègues, vous travailliez précédemment à la Clinique Saint-Étienne. Qu'est-ce qui a motivé votre transfert sur le site Brien?
Deux phénomènes expliquent notre arrivée. Le site Brien souffre depuis longtemps d'un manque d'anesthésistes, situation qui se répercutait sur l'ensemble des activités de l'hôpital. En parallèle, la Clinique Saint-Étienne a dû faire face à une fusion avec Saint-Jean, fusion qui a abouti au transfert de l'activité médicale aiguë de Saint-Etienne sur le site de Saint-Jean. Bon nombre de médecins – anesthésistes et chirurgiens – gravitant autour du quartier opératoire n’ont pas été conviés à participer à cette fusion, ou n’ont pas souhaité y adhérer. Ils se sont donc retrouvés sans emploi et ontété invités à rejoindre le CHU Brugmann, qui, lui, souhaitait relancer l'activité opératoire de son site de Schaerbeek.
Le passage de Saint-Étienne à Brien a-t-il été compliqué?
Tant sur le plan matériel que sur le plan administratif, nous avons bénéficié d'un accueil très franc et chaleureux de la part du CHU Brugmann. La passerelle entre les deux hôpitaux a donc été très facilement franchie. La plupart des membres du personnel de Brien ont été très heureux de nous voir arriver. La pérennité de l'activité chirurgicale du site était en jeu. Tant le personnel accueillant que les nouveaux venus ont envie de travailler ensemble pour développer l'activité de l'hôpital et proposer une offre de soins moderne, qualitative et locale. Tout le monde travaille dans le même sens. Après quelques mois, il n'y a d'ailleurs déjà pratiquement plus de différences entre les anciennes équipes et les nouvelles!
Le mode de fonctionnement du site Brien est très semblable à celui de Saint-Étienne. Est-ce un des éléments qui a facilité votre intégration?
C'est exact. Tout en étant en étroite connexion avec un campus universitaire, le site Paul Brien offre des soins de proximité. Les médecins sont habitués à pratiquer une médecine personnalisée qui s'adresse à une population qui n'est pas toujours favorisée. Les patients de Saint-Étienne n'ont d'ailleurs aucun problème à nous suivre à Brien, d'autant que les deux hôpitaux sont distants de trois kilomètres seulement à vol d'oiseau…
Quelles sont les conséquences logistiques de votre arrivée?
Les nouveaux chirurgiens et anesthésistes – une vingtaine de personnes – ont été répartis entre les services de chirurgie, d'anesthésiologie, d'ORL, d'urologie, d'orthopédie et de gynécologie. Deux de ces services – la chirurgie et l'anesthésiologie – sont d'ailleurs entièrement composés de médecins provenant de la Clinique Saint-Étienne et de l'Hôpital Français qui a lui aussi connu des difficultés l'été dernier. La capacité de la salle de réveil du quartier opératoire a dû être doublée, de même que celle de l'hôpital de jour. Des travaux doivent également être réalisés au niveau des consultations et de la polyclinique. Pour faire face au regain d'activité que devrait entraîner notre arrivée, une salle d'opération supplémentaire pourrait encoreêtre construite et du personnel logistique et infirmier devrait être recruté prochainement.
À terme, il devrait y avoir moins de transferts de patients du site Brien vers le site Horta?
Si l'on excepte les patients qui doivent être pris en charge par un service lourd agréé, comme la chirurgie cardiaque, notre objectif, lorsque les infrastructures auront été adaptées à la demande, est de soigner tous les patients de Schaerbeek sur le site Brien. Les transferts vers le site Horta seront donc plus espacés. Notre ambition est de proposer un service complet à la population de Schaerbeek. Grâce aux techniques modernes, de plus en plus d'interventions peuvent être réalisées en "one day": les patients entrent à l'hôpital le matin et en ressortent le soir. Développer l'offre de soins de l'hôpital de jour est un autre de nos grands projets.
À en croire les premiers chiffres, la nouvelle équipe serait sur la bonne voie: le nombre d'opérations réalisées pendant les mois de juillet, août et septembre 2008 a grimpé de 53%, 46% et 98% par rapport à la moyenne mensuelle des six premiers mois. Les interventions en one day ont, elles, augmenté de 23% en juillet et août et de 38% en septembre par rapport aux six premiers mois de l'année.
Auteur : Aurélie Bastin
Source : Osiris News
(n°
13, décembre 2008-février 2009)