Attiré par une carrière militaire, Jean-Louis Leflot termine ses humanités à l'école des cadets de Laeken. Il entre ensuite à l'Armée, où il se spécialise dans les affections du dos. Depuis peu, il se partage entre l'Hôpital Militaire Reine Astrid et le CHU Brugmann.
À l'âge de 15 ans, Jean-Louis
Leflot écoute avec envie les
récits de ses amis inscrits à l'école des Cadets. "J'étais fils unique et
l'esprit de camaraderie et de solidarité qu'ils me décrivaient me tentait beaucoup; une sorte d'esprit "boy scout" au
quotidien", se souvient le chirurgien. Il
franchit le pas et présente le concours
d'entrée à l'école des Cadets de Laeken,
suivi quelques années plus tard par le concours pour l'Ecole Royale Militaire.
"Je n'avais pas de vocation particulière,
plutôt des intérêts multiples. J'ai donc
présenté deux concours: Toutes armes
pour la médecine, mon premier choix,
et Polytechnique pour les maths". La
première option l'emportera. "À l'issue
de ma formation de médecine générale,
l'Armée m'a proposé de présenter le
concours de chirurgie. C'est à ce moment
que ma carrière de chirurgien orthopédiste a commencé à se dessiner."
La chirurgie du dos: un défi
"L'appareil locomoteur est l'outil de base des militaires", explique le Dr Leflot. Selon lui, tant la prise en charge médicale et chirurgicale que la prévention des affections locomotrices sont essentielles pour que le contingent reste opérationnel. "Pourtant, la chirurgie du dos n'attire pas beaucoup de monde. C'est un domaine plus ingrat et aux résultats plus aléatoires que la chirurgie de la hanche ou du genou. Elle reste un défi qui doit tenir compte également du malêtre du patient." Défi que Jean-Louis Leflot a décidé de relever en se spécialisant dans cette discipline. Depuis qu'il a son diplôme en poche, il assure des consultations à l'Hôpital Militaire Reine Astrid (HMRA) et la prise en charge des soldats sur le terrain. "En mission, mon travail consiste à stabiliser des fractures ou à arrêter des hémorragies avant le transfert des soldats vers les hôpitaux, à l'arrière du front."
Des militaires aux populations locales
Lorsque les missions militaires se déroulent dans des zones relativement calmes, les médecins ont également l'occasion de soigner la population locale. "La rencontre des populations locales et le travail de concert avec des collègues de différentes nations sont humainement très enrichissants." Depuis un an, le chirurgien consulte également au CHU Brugmann sur les sites d'Horta et de Brien. "L'évolution des structures et les choix politiques de la prise en charge médicale au sein de l'armée ont rendu nécessaire la collaboration avec un hôpital civil. Si les consultations pouvaient encore être assurées en milieu militaire, il me fallait trouver une structure civile pour les activités chirurgicales". Le Dr Leflot désirait s'associer à une structure de haut niveau, à la fois bilingue et multiculturelle. "Le CHU Brugmann regroupait toutes ces qualités et, cerise sur le gâteau, une collaboration entre ce centre hospitalier et l'HMRA était initiée depuis quelques années." Deux raisons qui ont poussé Jean-Louis Leflot à poser sa candidature auprès du Pr Philippe Putz, chef du service d'orthopédie et de traumatologie au CHUB.
Une patientèle diversifiée
Travailler sur plusieurs sites prend beaucoup de temps et est plus fatiguant,
mais offre une diversité que le travail
au sein d'une seule structure ne permet
pas. "La patientèle que je rencontre à Brien et à Horta est complémentaire à ma patientèle militaire", s'enthousiasme
le chirurgien. "Travailler sur ces deux fronts me permet d'élargir le champ
des affections que je prends en charge."
Du côté des relations professionnelles,
le travail dans un hôpital civil permet
de ne pas avoir d'œillère et de rencontrer des médecins aux formations
diverses ce qui offre des échanges très
intéressants.
Auteur : Elise Dubuisson
Source : Osiris News
(n°
17, décembre 2009-février 2010)