C’est en présence de Karine Lalieux, députée PS, et Annemie Neyts, députée Open VLD, ainsi que des instances académiques et médicales que le CHU Brugmann a inauguré vendredi dernier sa clinique du sein, Atossa, du nom de la reine qui régna en Perse il y a 2.500 ans, qui doit être la première personnalité chez qui a été décrite une pathologie du sein.
Cette clinique du sein n’est pas une première en Belgique, et encore moins une nouveauté pour Brugmann puisque c’est précisément dans cet hôpital que la toute première clinique du sein en Belgique a vu le jour en 1974. «J’étais encore interne dans ce service lorsque la clinique du sein a ouvert ses portes», se souvient le Professeur Luc Baeyens, aujourd’hui chef du département de gynécologie au CHU Brugmann. «A l’époque, il s’agissait d’un tout nouveau concept: un centre sénologique basé sur les 3 unités du théâtre classique: l’unité de temps, de lieu et d’action. Nous étions les premiers à pouvoir offrir à nos patientes le service d’avoir tout à un endroit et en même temps.»
Trente-cinq ans plus tard, le Pr Baeyens est maintenant à la tête de ce service dont il a connu toute l’évolution. La clinique du sein Atossa fait partie des cliniques du sein reconnues par la loi, et est aussi agréée pour le Mammotest de la Région de Bruxelles-Capitale tant sur le site Horta que celui de Brien.
Union avec le service de radiologie
«Très vite, la multidisciplinarité s’est imposée pour traiter ces pathologies du sein, dont nous maîtrisions toutes les spécialités, hormis la radiothérapie qui se faisait ailleurs, explique Luc Baeyens. Depuis 2 ans, avec l’élargissement des possibilités de diagnostic, nous nous sommes rattachés - par analogie à la plupart des cliniques du sein - au service de radiologie, ce qui permet une parfaite collaboration entre les gynécologues-sénologues et les radiologues-sénologues», poursuit le gynécologue. «On a pu maintenant doubler notre surface, ce qui veut dire qu’on peut faire deux fois plus de dépistages et que les délais pour obtenir un rendez-vous sont aussi nettement plus courts. Maintenant, tout ce qui relève de l’imagerie est géré par les radiologues. Par ailleurs, on a acquis de nouveaux appareils stéréotaxiques qui nous permettent d’être encore plus précis, et de réduire nos marges chirurgicales.»
Pour une plus large information
Karine Lalieux, marraine de cette clinique du sein avec Annemie Neyts, a tenu à souligner l’importance d’une telle clinique, mais aussi de son accessibilité à l’ensemble de la population. «Nous allons essayer d’êtres des marraines idéales et combattives pour cette nouvelle clinique. On sait qu’une femme sur onze développe un cancer du sein. Ce sont des chiffres alarmants. Les autorités ont mis en place différents programmes d’information, de prévention, de dépistage et de soins. Si les femmes instruites, les femmes informées, comprennent de mieux en mieux ces politiques, il en est toujours malheureusement qui ne sont pas totalement informées, notamment les femmes allochtones, les femmes belges d’origine étrangère, les femmes socialement fragiles et on sait combien dans ce bassin de soins la population est parfois fragile.»
Une place importante pour le MG
Dans cette dynamique de clinique du sein, le médecin généraliste occupe aussi une place de plus en plus importante. «Même si ce n’est pas toujours facile, on essaie d’impliquer au maximum le médecin traitant. Quand on a un cancer, cela a une influence sur la vie de tous les jours, sur le mari, sur les enfants,… Les enfants peuvent avoir une maladie quelconque qui peut provenir du stress de leur maman qui a été hospitalisée, qui a eu des rayons, qui a perdu ses cheveux, etc. Le médecin généraliste est là aussi pour soutenir la patiente et sa famille, pour participer aux soins, pour nous donner son avis. On a régulièrement des médecins traitants qui viennent aux COM (concertations oncologiques multidisciplinaires) pour discuter du cas d’une patiente et pour donner leur point de vue. Cela peut être intéressant pour nous aussi.»
Cela dit, le Pr Baeyens concède qu’ils n’ont pas encore suffisamment de contacts avec les MG. Il profite donc de l’occasion pour leur rappeler de ne pas hésiter à prendre contact avec la clinique, que ce soit par téléphone (au 02/477.38.46) ou par mail.
Auteur : France Dammel
Source : Le Journal du Médecin
(n°
2107 du 01/10/2010) - ©Lejournaldumedecin.com