Opéré le matin, sorti l'après-midi… C'est ce que propose la Clinique chirurgicale de jour du CHU Brugmann. Coup de projecteur sur un service… bouillonnant.
Dans la salle d'attente de la Clinique chirurgicale de jour (One Day Surgery) du site Horta, les derniers rayons de soleil hivernaux bercent les rangées de sièges vides. Il est 17h15. La journée est finie. Le calme n'est troublé que par quelques éclats de rire qui se faufilent à travers une porte entrouverte. Un calme qui contraste avec l'ambiance électrique qui régnait encore dans le service il y a quelques heures. "Notre quotidien est très animé", explique le Dr Chantal Plasman, chef de clinique dans le service d'Anesthésie et responsable de la One Day Surgery. "La journée, le service est une vraie ruche! Dès notre arrivée à 7h30, nous sommes sur la brèche." Dans le grand couloir qui mène aux trois salles d'opération, le défilé de chirurgiens, d'anesthésistes, d'infirmières et de patients est incessant tout au long de la journée.
Pas de nuit à l'hôpital
À 17h30, tous les soirs, la fermeture du service met un terme à cette activité intense. Ce mode de fonctionnement est propre à la One Day. Le principe? Le patient ne passe pas la nuit à l'hôpital. Les opérations chirurgicales pratiquées ici sont en général de courte durée. Le patient arrive le matin de l'intervention et quitte le service pendant les heures d'ouverture. Huit à dix interventions sont réalisées en moyenne par jour et par salle.
Des patients triés sur le volet…
La One Day Surgery n'ouvre pas ses portes à tous les patients. La consultation préopératoire est l'occasion de réaliser une sélection. "Après une batterie de tests, nous vérifions si le patient peut être reçu à la One Day. Nous écartons tous ceux chez qui une pathologie méconnue, et donc pas encore sous contrôle, est découverte au moment de la consultation. Un diabète, par exemple." Autre critère de sélection: les patients doivent être capables de s'autogérer. Si une petite hémorragie, des nausées ou des vomissements imprévus surviennent une fois rentrés à la maison, ils doivent garder leur calme et ne pas paniquer.
…et bien entourés
Les patients doivent également être accompagnés. "Quand ils viennent en consultation, ils signent un document. Nous prenons certaines responsabilités en les laissant partir le jour même", explique le Dr Plasman. "Il faut que les patients nous garantissent qu'ils viennent bien à jeun, qu'ils prendront leurs médicaments, qu'ils ne conduiront pas de véhicule et qu'ils seront accompagnés pour leur retour." Le patient ne peut pas rester seul à son domicile après l'opération.
Première étape : planifier l'intervention
La One Day Surgery accueille également
des patients pour des interventions
non-chirurgicales qui ne peuvent être
réalisées à domicile ou chez le médecin
traitant. Un acte d'endoscopie ou une
infiltration péridurale par exemple. Au
total, 35 patients environ passent par
la salle de réveil au cours de la journée. Une organisation sans faille est la
condition sine qua non de l'existence de
la "One Day". Première étape: une planification rigoureuse, essentielle pour
que tout se passe au mieux. Il ne suffit
pas de placer les interventions dans des créneaux horaires prédéfinis. Il faut également répondre à différentes exigences.
Il faut ainsi s'assurer de la disponibilité des chirurgiens ou du matériel chirurgical. Le service ne dispose, par exemple,
pas d'assez de plateaux pour réaliser
huit extractions dentaires le même jour!
De la salle d'opération à la salle de réveil
Tout au long de la journée, le travail de préparation réalisé par les infirmières est également indispensable. "Il faut que le matériel soit prêt suffisamment longtemps à l'avance. S'il faut restériliser un ou des instrument(s), elles ne perdent pas de temps pour que les chirurgiens puissent en disposer à nouveau au plus vite." Il faut aussi se coordonner avec le service de stérilisation. La salle de réveil est également un point stratégique dans le bon déroulement d'une journée. "Les lits de la salle de réveil sont occupés par deux à trois patients différents par jour." Visite du kiné, repas, monitoring… Tout est chronométré afin d'éviter tout retard qui perturberait les opérations suivantes.
Le patient sur le départ
Lorsqu'on estime que le patient est médicalement prêt à sortir, le médecin lui remet les consignes post opératoires oralement mais aussi par écrit. Il lui remet également les prescriptions médicales, le certificat, la date du prochain rendez-vous et un numéro de téléphone qui servira de point de contact direct en cas de problème à la maison. Le patient peut donc rentrer chez lui rassuré. Le service est déserté le temps d'une nuit. Le temps d'une nuit seulement car le lendemain, à 7h30, le premier patient arrive…
Auteur : Thomas Coucq
Source : Osiris News
(n°
22, mars-mai 2011)