Depuis quelques mois, Fabrice Bourtembourg est le coordinateur des paramédicaux du CHU Brugmann. Un nouveau poste aux missions multiples. Et pour l'intéressé, un vrai défi… Rencontre avec un homme "tout terrain".
Fabrice Bourtembourg est féru de VTT. Dès que les beaux jours reviennent, il enfile sa tenue, enfourche son vélo, appelle ses copains et ils vont "se salir ensemble" sur les routes et chemins de campagne! Il participe aussi, en amateur, à des courses comme Paris-Roubaix, qu'il court chaque année. Outre de l'endurance, le VTT requiert une certaine capacité à anticiper et repérer les obstacles, pour les contourner ou les affronter. Des qualités plus qu'utiles au nouveau coordinateur des paramédicaux.
Diversité des métiers paramédicaux
Près de 200 paramédicaux (environ
150 équivalents temps plein) travaillent
sur les trois sites du CHU Brugmann.
Une dizaine de professions sont représentées: kinésithérapeutes, ergothérapeutes, logopèdes, diététiciennes, éducateurs, psychologues, neuropsychologues, podologues ou encore techniciens en radiologie, en audiologie, en
ophtalmologie, en neurophysiologie, en
isotopes. Certains sont salariés, d'autres
indépendants. Les uns travaillent dans
un seul service, d'autres dans plusieurs
secteurs, voire sur plusieurs sites. "Cette diversité fait qu'on ne sait pas
toujours très bien qui fait quoi, comment
et où", résume Fabrice. "Mon premier
objectif est de clarifier tout ça." Une
tâche à laquelle il s'attelle depuis octobre 2010.
Un kiné sérieux…
À 41 ans, ce kiné de formation, père de
deux enfants, a un parcours quelque
peu atypique. Au sortir des secondaires,
sous l'influence de son père, il s'inscrit
en sciences économiques et réussit son
année. Mais ces études ne lui plaisent
pas vraiment. Suite à une blessure sportive, il se réoriente vers la kinésithérapie.
"Ce qui me plaît, dans cette discipline,
c'est qu'elle repose sur des bases scientifiques solides. J'aime aussi l'aspect
manuel du métier, la nécessité de poser
des gestes précis. Et puis, il y a les rapports humains. On voit les résultats de
son travail sur le corps et le bien-être du
patient. C'est valorisant!"
… et curieux !
Après quelques années de pratique
plutôt solitaire en cabinet privé, Fabrice
Bourtembourg commence à se lasser. "J'étais attiré par les pathologies plus
complexes, notamment tout ce qui
touche à la neurologie: les lésions cérébrales, les blessures médullaires, les
traumatismes crâniens… De plus, j'avais
envie de travailler en équipe pluridisciplinaire; c'est tellement plus stimulant!"
En
2003, il est engagé à L'Espoir, un centre
de rééducation situé à Villeneuve d'Ascq,
près de Lille. Parallèlement à sa vie professionnelle et en dépit des allers-retours
quotidiens entre son lieu de travail et
son domicile (il habite Braine-l'Alleud), il suit des cours à l'université de Lille pour
apprendre à gérer des établissements et
du personnel de santé. Un jour, alors qu'il
surfe sur Internet, il tombe par hasard sur
une offre d'emploi: le CHU Brugmann
cherche un coordinateur des paramédicaux. Il saute sur l'occasion, postule et est
rapidement engagé. "Mes missions sont
multiples: gérer et répartir les effectifs en
fonction des budgets, recruter, représenter le secteur dans les différents niveaux
de gestion de l'hôpital, intégrer leurs pratiques au sein du département infirmier
et paramédical…".
Il s'agit également de
valoriser le travail des paramédicaux.
"Certains ont des compétences bien spécifiques qui sont autant d'atouts pour l'hôpital et ses patients, mais qui ne sont pas
toujours exploitées au mieux, ni même
connues. Or, tout le monde gagnerait à ce qu'elles le soient!"
Un travail bienvenu sur le terrain
Les paramédicaux ont tout à gagner à avoir un représentant. Leurs protocoles
et leurs façons de faire sont parfois (très)
différents de ceux de leurs collègues
infirmiers. Ce qui a pu, par le passé, créer malentendus et tensions. "Quand je suis
arrivé, les cadres infirmiers m'ont très
bien accueilli", dit Fabrice Bourtembourg. "Je crois qu'ils attendaient depuis longtemps un interlocuteur paramédical." Ils ne sont pas les seuls: la direction
de l'hôpital, les médecins, les chefs de
service et les paramédicaux sont ravis,
eux aussi.
Afin d'acquérir la vision d'ensemble
nécessaire à ses missions, Fabrice
Bourtembourg est presque tout le temps
sur le terrain, à la rencontre de ses collègues. Objectif: "Comprendre le fonctionnement de chacun et harmoniser les
pratiques. Je ne suis pas là pour "fliquer" les paramédicaux, mais plutôt pour
proposer un cadre de fonctionnement
cohérent, systématique et dynamique. À terme, cette connaissance de terrain permettra de les associer plus efficacement
aux projets de l'hôpital."
D'un point de vue pratique, Fabrice
Bourtembourg avoue une difficulté: pas
facile de s'y retrouver sur les trois sites
et dans les différents pavillons de Horta! "Je travaille ici depuis six mois et je me
balade toujours avec mon plan!" Mais
on ne s'inquiète pas trop pour lui: après
tout, le tout-terrain, c'est un peu sa spécialité…
Auteur : Candice Leblanc
Source : Osiris News
(n°
23, juin-août 2011)