Le Pr Karl Martin Wissing a pris la tête de la clinique de Néphrologie et Dialyse le 1er janvier 2013. Une arrivée qui devrait, entre autres, renforcer une activité historique et universitaire au CHU Brugmann et intensifier notre collaboration avec l'UZ Brussel. Quand la recherche s'invite en néphrologie... Rencontre.
Osiris News: Vous venez de prendre la tête de la clinique de Néphrologie et Dialyse. Mais qu'est-ce qui vous a poussé au départ vers la médecine?
Karl Martin Wissing: La médecine est une discipline à la croisée des chemins, à mi-chemin entre la science et l'humain. C'est ce qui m'a attiré. Je voulais aider les gens mais en conservant une activité scientifique. Je pense d'ailleurs qu'il est possible de pratiquer une médecine à la pointe des progrès scientifiques tout en restant au service du patient et en tenant compte de ses attentes et de ses droits. J'apprécie beaucoup le côté humain que l'on trouve au CHU Brugmann. Il y a ici une volonté très forte de donner des soins optimaux à une population fragile et souvent défavorisée.
Vous n'étiez pas un inconnu au CHU Brugmann avant votre arrivée...
C'est exact; durant mes études à l'ULB je me suis intéressé à l'immunologie de la transplantation, c'est-à-dire aux mécanismes responsables du rejet de greffe. Après mes études, j'ai tout naturellement travaillé à la clinique de transplantation rénale de l'Hôpital Érasme où je suis resté pendant près de 20 ans. Là, je me suis occupé de nombreux patients qui nous étaient envoyés par les confrères de la clinique de Néphrologie du CHU Brugmann. Pendant de longues années, j'ai eu des contacts réguliers avec le Pr Dratwa, ancien chef de clinique, et avec les Drs Collart, Mesquita et Wens.
Après votre passage à Érasme, vous avez également travaillé à l'UZ Brussel?
Oui, j'y travaille d'ailleurs toujoursà mi-temps. Nous en profitons pour renforcer les échanges entre les cliniques de Néphrologie du CHU Brugmann et de l'UZ Brussel, notamment en matière d'enseignement, de recherche et de formation.
Donner sa place à la recherche
L'un de vos objectifs est de développer la recherche au sein de la clinique de Néphrologie et Dialyse?
Absolument. Il est indispensable d'offrir une place importante à l'enseignement et à la recherche dans un hôpital universitaire. Un de mes objectifs est de développer, en collaboration avec l'UZ Brussel, l'activité de recherche au sein de la clinique. Ma propre spécialité est la recherche épidémiologique qui pourrait permettre de déterminer et d'améliorer des facteurs de risque pour des problèmes comme les infections suiteà la pose d'un cathéter de dialyse. Le principe est d'évaluer nos propres activités et de vérifier si nous atteignons bien nos objectifs thérapeutiques, en visant une amélioration continue des soins pour nos patients.
La recherche peut, selon vous, permettre d'améliorer l'activité d'un service?
La réalisation d'études cliniques au sein d'un service pousse toute l'équipe à prêter attention à ses méthodes de travail et à réfléchir au moyen de les optimiser, et donc d'améliorer son travail. Ce qui profite également au patient!
Un agenda bien chargé
En tant que nouveau chef de clinique, quels sont les défis auxquels vous devrez faire face?
J'aimerais notamment améliorer la supervision des médecins en formation et la prise en charge des patients hospitalisés en néphrologie à l'unité 40. Nous comptons également développer la dialyse sur le site Brien et y renforcer la présence des activités de néphrologie. J'attache également beaucoup d'importance à la défense de la dialyse péritonéale. Ce type de dialyse est l'un des points forts de notre clinique qui est devenue l'un des plus grands centres de Belgique sous l'impulsion du Pr Dratwa, mon prédécesseur.
Le travail ne manque pas. Votre agenda tient le choc?
Depuis mon arrivée au sein du CHU Brugmann, ma charge de travail a considérablement augmenté. Mais j'espère trouver rapidement une vitesse de croisière et un équilibre avec mon poste à l'UZ Brussel. Ce sera l'occasion de consacrer un peu plus de temps à ma famille et à ma fille de 17 ans qui va bientôt entamer des études de médecine... En tout cas, tout le monde est prévenu, tous les lundis soirs, je suis des cours de guitare classique à l'Académie de Forest.
Une âme d'artiste?
Une bulle d'air. La musique est une activité non verbale qui me permet de lâcher la pression, de me détendre. Je fais également pas mal de sport, de la course à pied notamment. C'est le meilleur moyen de garder la forme, et d'être au top pour bien faire son boulot!
Auteur : Thomas Coucq
Source : Osiris News
(n°
30, mars-mai 2013)