Le Cone Beam :
un pas de plus vers la modernité
"Plus de précision et moins d'irradiation": tel pourrait être le
credo du Service de Radiologie du CHU Brugmann. Une volonté de modernité bien illustrée par l'acquisition d'un Cone Beam de
dernière génération, voilà un peu plus d'un an. À l'heure des
bilans, le Dr Divano et son équipe ne tarissent pas d'éloge sur
cet appareil.
De loin, le Cone Beam ressemble
un peu à un coquillage géant.
Sous l'épaisse carapace blanche
se cache une mécanique complexe qui
permet de scruter notre organisme de
l'intérieur. "Le Cone Beam s'apparente à un petit scanner", explique le Dr Divano. "Mais, dans certaines indications et pour
certains patients, il s'avère beaucoup
plus intéressant."
Les atouts du Cone Beam…
Le principal avantage du Cone Beam:
il est beaucoup moins irradiant que le
scanner. "Les doses d'irradiation sont 4 à 5 fois moins importantes", précise le
Dr Divano.
Deuxième atout: l'appareil fournit des
images d'excellente qualité. "Le scanner
permet d'obtenir des images 'en
tranches' de l'organisme. Ces clichés
sont ensuite assemblés pour former
une représentation en 3D", retrace le
Dr Divano. "Avec le Cone Beam, c'est
l'inverse: nous obtenons directement
un volume, qui peut être analysé dans
une infinité de plans sans perte de
qualité d'image." Le résultat: une image plus "réelle", de résolution égale – voire
supérieure – à celle obtenue avec le
scanner.
… et ses limites
Pas question cependant d'abandonner
le scanner. Si le Cone Beam fournit
une image très précise des structures
osseuses, il ne permet pas d'explorer les
tissus mous (les muscles, les vaisseaux
sanguins, le tissu adipeux…). Ces tissus
seront mieux visualisés par les examens
au scanner ou en résonance magnétique
nucléaire.
Le Cone Beam est en outre très sensible
au mouvement. Il suffit que le patient
bouge pendant l'acquisition pour devoir
recommencer l'examen. Ce type d'investigation
n'est dès lors pas indiqué pour
les personnes âgées, parfois sujettesà des tremblements ou pour les jeunes
enfants, plus turbulents, par exemple.
"La 'patientèle-cible' du Cone Beam
consiste en des personnes relativement
jeunes, chez lesquelles on privilégiera
une moindre irradiation et qui sont
atteintes d'affections détectables par le
Cone Beam", explique le Dr Divano.
Pour quelles indications?
- Les problèmes dentaires
C'est l'indication initiale du Cone Beam.
Cet appareil a été conçu au départ pour
l'imagerie dentaire. Les utilisations du
Cone Beam ont par la suite été élargies.
- Les rochers (intérieur des oreilles) et
les sinus
"Le Cone Beam permet de confirmer ou
d'infirmer la présence d'une sinusite,
mais aussi d'explorer les éventuels facteurs
anatomiques susceptibles de favoriser
une sinusite. Une prise en charge par un spécialiste ORL ou un traitement médicamenteux
peuvent alors être envisagés."
Ces examens fournissent une image de
qualité comparable à celle du scanner mais
ils sont beaucoup moins irradiants. Tout
bénéfice quand on sait que les sinusites
sont souvent des infections chroniques.
- Les problèmes ostéo-articulaires
Le Cone Beam du CHU Brugmann est l'un
des seuls appareils de dernière génération
en Fédération Wallonie – Bruxelles.
Dans les versions antérieures, le patient
restait debout ou assis. Les nouveaux
Cone Beam permettent au patient de
se coucher. Cette caractéristique facilite
la prise en charge du patient et permet
des investigations plus complexes.
"Nous pouvons examiner les petits os de
la main, du coude, de la cheville ou du
pied", explique le Dr Divano. "L'avantage,
c'est que le Cone Beam met plus facilement
en évidence des fractures que l'on
a du mal à détecter sur des radiographies
classiques."
Un exemple: la fracture du scaphoïde, un
petit os de la main qui joue un rôle très
important. Il s'agit d'une fracture très difficile à repérer sur les radiographies. Si
elle est détectée tardivement, elle peut
avoir un impact réel sur la vie de tous les
jours du patient. La déceler tôt est primordial
pour la traiter rapidement et en
limiter les séquelles au maximum.
- En rhumatologie
Les maladies rhumatismales comme
l'arthrite rhumatoïde peuvent générer
des petites lésions au niveau des articulations
des mains et des pieds notamment.
Au stade débutant, ces lésions se manifestent par de minuscules encoches
qui passent généralement inaperçues
sur les radiographies standard. Elles
peuvent en revanche être détectées par
le Cone Beam. Elles sont alors traitées
plus précocément et de manière moins
agressive.
:: Le service de Radiologie sur le site Horta, c'est ::
aux
Urgences: une salle de radiologie,
une salle d'échographie, un
scanner multibarrettes;
en Polyclinique: deux salles de
radiologie;
au Service Central: trois salles de
radiologie, trois salles d'échographie,
une salle d'angiographie, un
scanner multibarrettes, deux appareils
de résonance magnétique
(1,5 et 3 Tesla), un Cone Beam;
à la
Clinique Atossa: deux appareils
de mammographie et deux
appareils d'échographie.
:: Autre pas en avant vers la modernité : la RMN 3 Tesla :: Depuis juin 2012, le Service de Radiologie est doté d'un appareil d'imagerie par résonance
magnétique (IRM) en 3 Tesla. Son atout majeur: la précision des images qu'il fournit.
Ses indications :
Certaines pathologies ostéo-articulaires
Les maladies du cerveau :
Chez les patients atteints d'une petite tumeur cérébrale opérable, un examen fonctionnel par
IRM permet de détecter les zones du cerveau qui président à une activité spécifique, la marche
par exemple. Il est dès lors possible de prédire ce qui se passera si on enlève la tumeur. La
fonctionnalité – ici motrice – sera-t-elle préservée?
D'autres techniques sont réalisables. La tractographie (DTI), par
exemple, permet notamment d'examiner les connexions neuronales.
Le petit bassin :
La RMN 3 tesla constitue un atout dans la détection du cancer de la
prostate ou de l'utérus, notamment.
Les seins :
Les examens d'imagerie par résonance magnétique peuvent compléter
une mammographie à l'issue de laquelle des doutes subsistent.
L'appareil permet également de procéder à des ponctions des lésions
tumorales pour confirmer ou infirmer la présence d'une tumeur.
Auteur : Aude Dion
Source : Osiris News
(n°
31, juin-août 2013)