En Belgique, le CHU Brugmann est l’un des seuls hôpitaux qui proposent le test « Harmony ». Cette simple prise de sang à la future maman permet de détecter chez le foetus certaines anomalies chromosomiques, dont la trisomie 21. Avec une fiabilité proche de celle de l’amniocentèse et sans aucun risque de fausse couche.
Pour en savoir plus sur les tenants et aboutissants de cet examen innovant, Osiris News a interviewé le Pr Jacques Jani, chef de service de Gynécologie-Obstétrique.
Quel est le principe du test Harmony ?
Pr Jacques Jani : Ce test permet d’analyser des éléments génétiques du foetus qui circulent dans le sang maternel. À partir d’un échantillon de sang prélevé chez la future maman, on peut déceler les trois trisomies les plus communes (21, 18 et 13) ainsi que certaines anomalies liées aux chromosomes sexuels. Des dizaines d’années de recherche ont été nécessaires pour aboutir à ce test.
Quels sont les atouts de ce test ?
Traditionnellement, une amniocentèse est pratiquée chez les patientes les plus à risque, c’est-à-dire celles chez qui le dépistage conventionnel, avec prise de sang classique et échographie, met en évidence un risque accru de trisomie. L’amniocentèse, qui consiste à introduire une aiguille à travers l’utérus pour recueillir du liquide amniotique, provoque une fausse couche chez environ une patiente sur cent. Le test Harmony, en revanche, n’est pas du tout invasif puisqu’il s’agit d’une simple prise de sang à la mère. Et il est presque aussi fiable que l’amniocentèse pour le dépistage de la trisomie 21.
Comporte-t-il des inconvénients ?
Ce test ne permet pas de déceler d’autres anomalies chromosomiques que celles évoquées plus tôt. C’est la raison pour laquelle nous conseillons aux patientes d’attendre la douzième semaine de grossesse. Nous en profitons pour combiner le test avec l’échographie du premier trimestre. Il existe en effet des signes échographiques qui peuvent nous mettre sur la voie d’autres problèmes chez le foetus. En procédant de la sorte, nous évitons de faire l’impasse sur des anomalies certes moins fréquentes mais tout aussi (voire plus) délétères.
Auteur : Aude Dion
Source : Osiris News
(n°
33, décembre 2013-février 2014)