En 2014, l’Actif Club fêtait ses 15 années d’existence. Installé depuis 2012 sur le site Horta, il offre un espace de convivialité et d’épanouissement pour les personnes souffrant d’une maladie chronique.
Dans un coin paisible du site Horta, un pavillon entouré d’un beau jardin accueille l’Actif Club, une sorte de maison du bonheur ouverte aux personnes souffrant d’une maladie chronique. On y fait du jardinage, de la peinture, des ateliers d’écriture, de théâtre, de cuisine… mais aussi de la sophrologie, de la gymnastique ou encore des massages. « L’objectif est de redonner un élan de vie », explique Françoise Devillers, ergothérapeute, qui a créé le projet en 1999.
« Les malades chroniques sont souvent très isolés », raconte Françoise Devillers. « À cause de la maladie et des nombreux rendez-vous à l’hôpital, il est souvent di cile de maintenir une vie professionnelle et sociale. Beaucoup de patients se replient sur eux-mêmes. L’Actif Club est un lieu de rencontre, où ils peuvent s’occuper d’autre chose que de leur maladie, tout en équentant des personnes dans une situation similaire, avec lesquelles ils peuvent échanger leurs expériences. Les patients viennent quand ils veulent du lundi au vendredi, c’est toujours ouvert. Avec le temps, un noyau dur s’est formé et le club est devenu un groupe de soutien très convivial. »
Chaque année, le groupe choisit un thème, sur lequel il travaille dans les ateliers créatifs. En ligne de mire, un projet dans lequel ils utiliseront toutes leurs créations: une pièce de théâtre, qu’ils vont co-écrire et jouer. « C’est un objectif de toute l’année qui valorise leurs réalisations », explique Mathilde Weber, psychologue en charge de l’Actif Club. « On travaille beaucoup la mise en projet. Pour des personnes qui sont confrontées à la mort, c’est important de pouvoir se projeter. »
« L’Actif Club apprend au patient à prendre soin de sa santé au sens large », souligne Mathilde Weber. « Cette préoccupation implique de bien manger, de soigner son hygiène de vie mais aussi son bien-être à travers des massages, de la gymnastique…» Dans les ateliers de cuisine, les personnes souffrant d'insuffisance rénale découvrent des recettes adaptées à leur régime alimentaire. L’année passée, des cours de français médical ont été organisés. « Un tiers des patients en dialyse ne parlent ni français ni néerlandais ni anglais », explique le Dr Wissing, chef du service de Néphrologie et président de l’asbl. « Ne pas pouvoir communiquer avec l’équipe au sujet de sa maladie est très anxiogène. Le dialogue est très important. Le patient doit être à même de comprendre sa maladie et son traitement, afin de s’y impliquer et de ne pas se mettre inutilement en danger. »
Tous les mardis midis, les membres du club cuisinent ensemble. « Chaque semaine, on a une tâche », raconte Camille, 25 ans, qui fréquente l’Actif Club depuis un an. « Amener le café, mettre la table, débarrasser…, c'est un système qui responsabilise chacun et permet de sortir du cocon dans lequel vous vous trouvez parfois lorsque vous êtes malade. Depuis que je viens ici, j’ai évolué. J’ose faire plus de choses, j’ai une meilleure hygiène de vie… Avoir un horaire et voir des gens sont des éléments de la vie quotidienne qui font du bien et redonnent le punch ! »
S’il compte une majorité d’insuffsants rénaux, le club accueille aussi des personnes souffrant de diabète, de cancer, de dépression… « À l'origine, le projet est issu du service de néphrologie; nous sommes donc très proches du service de dialyse », explique Françoise Devillers. « Mais notre volonté est de créer des liens avec toutes les équipes qui s’occupent de malades chroniques. En contact fréquent avec les patients, elles peuvent repérer des problèmes. Elles ne doivent pas hésiter à nous contacter et passer au Club pour voir ce qu’on y fait. »
Auteur : Barbara Delbrouck
Source : Osiris News
(n°
37, décembre 2014-février 2015)