Chef du service de Biologie clinique, responsable du secteur de chimie, co-directrice d’Iris-Lab… Dominique Willems collectionne les casquettes ! Mais toujours avec la même philosophie: dialogue et transmission du savoir.
Dominique Willems connaît bien le CHU Brugmann. À peine son diplôme de biologie clinique en poche, elle intègre le service du site Horta, où elle travaille depuis 35 ans! Entrée comme aspirant candidat résident, elle a gravi les échelons un à un avant de devenir directrice du laboratoire en 2009 puis Chef de service en 2014. «Le directeur de laboratoire assure essentiellement des tâches administratives: gestion du personnel, des remplacements, des budgets…», confie-t-elle. «Ce n’est pas la partie que je préfère mais c’est essentiel au bon fonctionnement du laboratoire.»
Passionnée par la chimie
Si elle a accepté ces responsabilités administratives, c’est en e et toujours la chimie qui fait vibrer la biologiste. «Lorsque je suis arrivée dans le service, j’adorais manipuler, jongler avec les solutions…», se souvient Dominique Willems. «À l’époque, nos machines étaient très archaïques! Au fi l du temps, nous avons tout modernisé... Le métier a beaucoup changé! Tout est de plus en plus automatisé, nous avons même des injecteurs automatiques qui se lancent pendant la nuit. Des analyses qui nous prenaient une heure prennent aujourd’hui cinq minutes! Mais il reste primordial de maîtriser la technique. Il faut garder un oeil critique et ne pas valider les résultats les yeux fermés !» Une façon de travailler que Dominique Willems veille à inculquer au sein du laboratoire.
Une âme de professeur
La Chef de service consacre d’ailleurs une grande partie de son temps à la formation. Elle chapeaute les post-gradués, les travaux de fin d’études... Elle organise aussi des séminaires, notamment pour les techniciens du laboratoire. «Au quotidien, lorsqu’ils ont un doute sur une analyse, je descends les voir et je prends le temps de discuter et de leur expliquer mon opinion. Le matin, j’essaie toujours d’arriver tôt pour faire le tour des problèmes rencontrés pendant la nuit.»
Accompagner les cliniciens
Dominique Willems organise aussi des séminaires et des GLEM1 de biologie clinique à destination des médecins de l’institution. «La discussion avec les cliniciens est primordiale. Avant de mettre au point une analyse, nous les interrogeons pour savoir s’ils l’estiment bénéfique à leur pratique. Au quotidien, nous sommes en outre constamment en contact pour les aider dans l’interprétation des résultats et les aiguiller dans les analyses à demander. Cette aide à la prescription est d’autant plus importante que nous nous dirigeons vers la médecine au forfait, où le budget pour les analyses sera limité.»
Coordonner le projet Iris-Lab
Depuis 2013, Dominique Willems est également responsable du secteur chimie d’Iris-Lab. «Je le coordonne en collaboration avec mon adjoint au CHU Saint-Pierre. Nous avons rencontré tous les technologues du secteur de chimie de Saint-Pierre et de Brugmann, écouté leurs désidératas... Nous leur avons expliqué comment la fusion allait se dérouler…» Verdict ? «Cela s’est très bien passé! Il restera quand même une activité conséquente de chimie à Horta; nous avons donc pu répartir les équipes entre les sites. Nous avons eu de la chance car certains étaient d’accord de changer. Mais je pense aussi que le dialogue a beaucoup aidé. Sans cela, on n'arrive à rien.»
Une année challenge
Son défi pour 2015? Le déménagement bien sûr (voir encadré) ! «Il s’agit d’un gros chantier car il faut à la fois déménager les activités d’Horta à la porte de Hal mais aussi des vieux locaux de Saint-Pierre vers les nouveaux locaux. Or, déplacer un laboratoire n’est jamais facile. Il faut tout calibrer, évaluer, tester… Il faut aussi que les techniciens apprennent à collaborer ensemble. Mais je pense que c’est bien parti!»
1 GLEM, pour Groupe local d'évaluation médicale: groupe de médecins qui partagent et évaluent de manière critique leurs pratiques médicales pour promouvoir la qualité des soins.
Auteur : Barbara Delbrouck
Source : Osiris News
(n°
38, mars-mai 2015)