Quels sont les liens qui unissent le groupement Osiris aux universités libres de Bruxelles? Quels bénéfices chaque partie peut-elle en retirer? Pour le savoir, Osiris News donne la parole à quatre acteurs majeurs du réseau.
Une collaboration gagnante pour tous
«Je tiens beaucoup à ce que les partenariats conclus
entre notre université et les hôpitaux du CHU de Bruxelles
se développent encore davantage. Chaque partie a quelque
chose à y gagner.
En ce qui concerne l’enseignement, il est important
pour l’ULB de pouvoir bénéficier de l’expertise et des
compétences de médecins qui travaillent dans d’autres établissements
que son hôpital académique. Ces hôpitaux, de
leur côté, peuvent se profiler comme des acteurs majeurs
de l’enseignement de la médecine en Belgique.
Quant à la recherche clinique, il s’agit d’un domaine en
plein essor, qui nécessite une grande cohérence au niveau
des protocoles. Dans ce contexte, allier notre université à un réseau étendu d’hôpitaux est nécessaire pour produire
des travaux de qualité et être présent à chaque étape de la
recherche, du laboratoire au chevet du patient.
Par ailleurs, il est important pour l’ULB que tous les
chercheurs qui lui sont rattachés signent leurs publications
en se référant à notre faculté. En effet, le nombre et la
qualité des études réalisées influencent la position d’une université dans l’environnement académique mondial.
Enfin, faire partie d’un ensemble performant en matière
de recherche est aussi une manière pour les hôpitaux d’êtreà la pointe au niveau des soins proposés à leurs patients.»
Prof. Didier Viviers, recteur de l'ULB
Des "concullègues"
«Pour qualifier les relations entre le groupement
Osiris (CHU Brugmann - HUDERF) et l’UZ
Brussel, j’aime utiliser le terme "concullègues",
mot-valise issu de la contraction des termes "concurrents" et "collègues".
Notre proximité géographique pourrait
faire de nous des concurrents. Pourtant, nous
accueillons des patientèles assez différentes
et sommes bien davantage dans une collaboration
de type "réseau", caractérisée par une
complémentarité de nos établissements dans
la prise en charge des pathologies lourdes et
dans la recherche.
Sur le plan clinique, nous avons par exemple
conclu des accords en néphrologie, en neurochirurgie,
en chirurgie plastique ou encore en
médecine palliative. Des médecins de l’UZ Brussel
travaillent au CHU Brugmann et vice versa. Au
niveau pédiatrique, la collaboration est aussi
excellente, dans les domaines de l’oncologie, de la
chirurgie ou de la pneumologie notamment.
Nous partageons une conception commune
de la médecine et, sur le plan éthique, nous
sommes mus par les mêmes valeurs: autant
d’éléments qui favorisent les collaborations
entre institutions au bénéfice des patients.»
Prof. Marc Noppen, Administrateur délégué de l'UZ Brussel
Un réseau d'hôpitaux de plus en plus fort
«Les hôpitaux du réseau de l’ULB travaillent
ensemble depuis très longtemps, mais nous
sommes actuellement dans une période charnière,
qui voit s’intensifier les rapprochements
entre l’hôpital académique de l’ULB (Hôpital Érasme) et les établissements qui composent le
CHU de Bruxelles (CHU Brugmann, HUDERF,
Institut Bordet et CHU Saint-Pierre).
En tant que responsable de l’enseignement
et de la recherche, la Faculté de médecine
est bien évidemment impliquée dans ces
partenariats.
Sur le plan de l’enseignement, ces
différents hôpitaux forment un réseau
d’établissements qui peuvent accueillir nos étudiants et "post-gradués" (PG) en formation. À l’ULB, nous mettons un point
d’honneur à ce que nos étudiants
soient confrontés à une pratique
médicale concrète le plus tôt possible
et qu’ils bénéficient d’un soutien
pédagogique de qualité.
À cet égard, les rapprochements entre établissements
sont synonymes d’une meilleure
collaboration entre maîtres de stage et d’une
plus grande cohérence dans l’enseignement
prodigué.
Côté recherche, travailler en réseau
permet d’atteindre des masses critiques de
patients et garantit de pouvoir s’appuyer sur
des expertises complémentaires les unes par
rapport aux autres.
Soulignons enfin que ces rapprochements
se traduisent aussi par la création récente
d’un grand laboratoire de biologie clinique
regroupant l’hôpital académique et le CHU
de Bruxelles. Depuis octobre 2015, chaque
institution partenaire y envoie ses demandes
d’analyse. Cette mutualisation des ressources
permet de dégager des moyens qui peuvent être investis dans la recherche en biologie
clinique, ce qui accroît encore davantage la
qualité des soins dispensés et renforce le
caractère universitaire de nos hôpitaux.»
Prof. Marco Schetgen, Doyen de la Faculté de médecine de l'ULB
Relever les défis ensemble
«Les facultés de médecine sont actuellement
confrontées à une série de défis
majeurs.
Un exemple? En 2018, nous devrons
intégrer dans nos stages hospitaliers une
double cohorte d’étudiants (ceux qui font
partie du nouveau cursus en six ans et ceux
qui sont encore dans l’ancien système de
sept ans).
Veiller à ce que ces étudiants reçoivent
tous un encadrement optimal fait partie
du travail que nous menons en équipe
au sein de la Faculté de médecine.
Nos discussions portent aussi sur les
enseignements à transmettttre ainsi que sur
la meilleure manière d’enseigner de façon
pluridisciplinaire et d’évaluer conjointement
nos étudiants.
Nous avons la chance d’avoir des jeunes
qui s’intéressent à notre université, à nos
hôpitaux et à l’enseignement que nous
proposons.
Nous devons nous montrer à la hauteur
de la confiance qu’ils nous portent et je suis
heureux de pouvoir apporter humblement ma
contribution à cette mission.»
Prof. Georges Casimir, Directeur Général Médical de l’HUDERF et vice-doyen à l’enseignement et aux relations internationales de la Faculté de médecine de l’ULB
Auteur : Aude Dion
Source : Osiris News
(n°
42, mars-mai 2016)