>>Le personnel d'entretien, un acteur-clé dans la qualité des soins

Entretien

Osiris News est allé à la rencontre des équipes de nettoyage du campus. Objectif: faire connaissance avec celles et ceux qui accomplissent au quotidien un travail souvent peu connu.

«Mon téléphone, c’est la ligne rouge!», plaisante Béatrix Klar. Et de fait, la sonnerie du petit portable ne cesse de retentir. «Ils ont un souci au rez-de-chaussée de la polyclinique, on va faire intervenir une équipe.» Béatrix Klar est «brigadière», un terme qui n’a pas été choisi au hasard: les équipes de nettoyage mènent jour après jour une lutte sans merci contre la saleté et les germes.

Un métier spécifique

En véritables chefs d’orchestre, les brigadières coordonnent le travail en amont: elles gèrent les horaires et les évaluations, programment les diverses formations…
Au CHU Brugmann, les brigadières sont secondées par des aide-brigadières qui s’occupent de la gestion des équipes de préposés sur le terrain au quotidien, distribuant le travail en fonction des besoins et des ressources humaines. Les préposés, quant à eux, s’attellent à nettoyer l’établissement de fond en comble.

«Le métier de technicien de surface en hôpital est très spécifique», souligne Béatrix Klar. Un exemple? «Les règles d’hygiène sont drastiques pour éviter tout problème de contamination des patients.»
La rapidité requise pour mener à bien sa tâche est un autre élément caractéristique, notamment dans les salles d’opération. «En général, les nouvelles recrues perdent quelques kilos quand elles commencent à travailler», observe en riant Pascale Degand, brigadière à l’HUDERF.

Les travailleurs de l'ombre

Bien qu’indispensable, le travail des équipes d’entretien est «invisible»: «On remarque quand il n’a pas été fait mais on ne le voit pas s’il est bien fait», constate Paul Thevelin, responsable du Département Facilitaire.

Les «brigades» peuvent en tout cas compter sur le soutien de leurs supérieurs, qui ne tarissent pas d’éloges à leur égard. «L’équipe est géniale!», s’enthousiasme Pascale Degand. «Nous sommes tous motivés par l’idée de contribuer à la qualité des soins en travaillant ensemble pour l’intérêt du patient. Nous savons aussi que nous pouvons compter les uns sur les autres

«En près de 20 ans, les membres de mon équipe ont toujours fait preuve de solidarité et ne m’ont jamais laissée dans l’embarras», relève aussi Maria Terrinca, brigadière sur le site Brien. «En cas d’absence, il y avait toujours quelqu’un pour prendre le relai, y compris les soirs et les week-ends

«Chaque membre de l’équipe peut être fier de la pierre qu’il apporte à l’édifice», conclut Paul Thevelin.
«Ils méritent amplement d’être mis en lumière pour le travail de l’ombre qu’ils accomplissent jour après jour. Certaines personnes ont peut-être tendance à penser que ce sont des "petites mains"; la vérité, c’est que ce sont surtout de grands coeurs, dévoués à leur mission

Pascale, Carla et Béatrix:: Au CHU Brugmann - site Horta (150 préposés à l'entretien, dont Pascale, Carla et Béatrix) :: «L’hygiène et la propreté font partie intégrante de l’image et de la réputation d’un hôpital», remarque Carla, aide-brigadière. «Nous sommes tous utiles dans l’établissement!», renchérit Pascale, préposée à l’entretien. «Certains services sont très respectueux de notre travail. Ce serait génial si c’était le cas partout! On ne s’en rend peut-être pas compte mais de petits gestes peuvent faire la différence pour que nous sentions que notre travail est pris en considération: essayer de tenir les salles en ordre, ramasser ce qui est tombé, tirer la chasse après avoir vidé une panne dans les W.-C., dégager le plan de travail de son bureau avant le passage des préposées…» «Ce que j’apprécie particulièrement dans mon travail, c’est la bonne entente qui règne au sein de l’équipe et le soutien de mes supérieurs
«On a de bons moments», confirme Carla. «Ils nous arrive par exemple de partager des repas où chacun amène une spécialité culinaire de sa région ou de son pays d’origine… Attention, le boulot sera toujours fait! Mais on a aussi besoin de ces moments qui nous permettent de nous défouler et de recharger les batteries
Belinda, Maria et Sidonie:: Au CHU Brugmann - site Brien (37 préposés à l'entretien, dont Belinda, Maria et Sidonie) :: «Maria, notre brigadière, est une mère pour nous!», s’exclame Belinda, préposée à l’entretien sur le site Brien depuis… près de 20 ans! «Une fois qu’elles sont ici, elles ne quittent plus l’hôpital», relève Maria en riant.
«J’aime mon travail», confirme Belinda. «Il y a un réel esprit d’équipe et la collaboration avec les autres métiers est très bonne! Je l’ai encore plus particulièrement ressenti lors des attentats de mars 2016. Les blessés arrivaient, il fallait agir vite. Un infirmier m’a interpellée: «Belinda, on a besoin de toi! Viens nous aider!» J’ai apporté des draps et des couvertures, prêté main forte aux brancardiers, contribué à préparer le terrain pour que les blessés puissent être pris en charge au plus vite. On était tous sur le pont! Cela m’a marquée
«Au quotidien, nous sentons aussi que nous faisons partie intégrante de l’équipe», renchérit Sidonie. «Mon travail a vraiment du sens pour moi. Je veille à l’accomplir du mieux possible. Je m’efforce aussi d’être particulièrement accueillante et aimable envers les patients pour leur apporter un peu de réconfort. Mes soucis, je les laisse dans le couloir! Souvent, les patients me remercient chaleureusement quand ils quittent l’hôpital. L’un d’entre eux m’a même confié un jour: "Toi, je ne t’oublierai jamais!
Entretien:: 15 nouveaux collègues ! :: Via le Plan Rosetta, le CHU Brugmann engage 15 personnes qui viendront renforcer les équipes d’entretien. Pour bénéficier de cette mesure fédérale favorisant la mise à l’emploi des jeunes, les candidats doivent avoir moins de 26 ans. «Ces recrues seront dans un premier temps affectées au nettoyage des locaux de notre toute nouvelle polyclinique qui ouvrira ses portes fin septembre 2017», précise Paul Thevelin. «Le processus d’embauche a débuté en janvier et l’équipe sera complète d’ici le 1er août. Elle pourra de la sorte participer aux préparatifs d’ouverture de la polyclinique

Auteur : Aude Dion
Source : Osiris News (n° 46, mars-mai 2017)