Psychologue clinicien de formation, Vincent Leloup dirige le Service Interne de Prévention et Protection au travail (SIPP) du groupement Osiris depuis juin 2017. Ses objectifs: se recentrer sur l'humain et améliorer la communication.
Souriant, le regard pétillant, Vincent Leloup dégage d'emblée une sympathie bienveillante. Et pour cause, ce psychologue clinicien de formation consacre sa carrière à aider les autres. «L'humain et le relationnel tissent le fil rouge de mon parcours professionnel», explique-t-il.
Aider les travailleurs à se protéger
Le Service Interne de Prévention et de Protection au travail (SIPP) a pour mission d'aider les autres services des hôpitaux Osiris à protéger leurs travailleurs. Situations de stress, conflits, difficultés à communiquer entre collègues, problèmes d'alcool: autant de risques psycho-sociaux que le SIPP a pour objectif de prévenir, en plus des autres risques liés au travail. Pour y parvenir, priorité doit être donnée à l'humain, selon Vincent Leloup. «Nous sommes là pour aider des membres du personnel qui prennent soin des patients, en attirant leur attention sur leur propre santé. Le cordonnier est bien souvent le plus mal chaussé!» Pour ce faire, Vincent Leloup compte actionner un levier primordial du bien-être au travail: la communication.
Une vision d'ensemble
Pour le psychologue, tout est lié, tout est interconnecté. «Quand survient un accident du travail, il est difficile de l'attribuer uniquement à un défaut de sécurité, par exemple. Il y a la dimension psycho-sociale, l'ergonomie… On ne peut pas réduire un système à l'addition de divers éléments. Il faut aussi voir l'interconnexion de ces éléments, la relation qu'ils entretiennent entre eux.» En appliquant cette vision systémique à son travail, Vincent Leloup veut recréer du lien entre les personnes pour que la communication circule de manière plus fluide. «C'est bien de créer des procédures et de mettre en place des analyses de risques, mais si on communique mal sur ces nouveaux outils, cela ne sert à rien.»
Un profil atypique
D'habitude, ce sont des ingénieurs qui occupent les postes de conseiller en prévention. «Si le CHU Brugmann et l'HUDERF ont choisi un psychologue clinicien, ce n'est pas anodin», indique Vincent Leloup. Une vocation éminemment sociale et humaniste a guidé sa carrière professionnelle, celle d'aider les gens. Il fait ses premières armes dans un service communal d'aide aux usagers de drogues et d'alcool et dans le milieu carcéral. Il travaille ensuite au CPAS de Jette, où il met sur pied le service interne de prévention et de protection au travail. «J'ai été sensibilisé au bien-être au travail en observant les difficultés rencontrées par mes collègues lorsqu'ils venaient en aide aux usagers du CPAS», se souvient-il.
Un conseiller "work in progress"
La quête du sens au travail a toujours guidé Vincent Leloup. «Je suis dans un processus continu de formation et d'amélioration.» C'est d'ailleurs au cours d'une formation sur le burn-out, lorsqu'un anesthésiste d'un hôpital évoque ses difficultés, que l'envie de retourner dans le milieu hospitalier le titille. «Je travaillais alors au CPAS de Jette et j'avais envie de renouer avec ma formation initiale.» Le CHU Brugmann constitue donc un certain retour aux sources pour le psychologue, qui y a effectué son stage en 3e année de Licence au sein de la consultation d'ethnopsychiatrie. «Je suis très attaché à l'ouverture d'esprit et à la multiculturalité qui caractérisent le CHU Brugmann.»
Auteur : Emilie Pommereau
Source : Osiris News
(n°
48, décembre 2017 - février 2018)