Infirmière au CHU Brugmann depuis le début de sa carrière, Coralie Chan a toujours cherché à acquérir de nouvelles connaissances et compétences. Aujourd'hui, elle est manager de soins pour tout le secteur de la réadaptation. Rencontre.
Calme et souriante, Coralie Chan est la preuve vivante que l'on peut devenir mère très tôt – elle a eu le premier de ses trois enfants à… 17 ans! – tout en travaillant et en continuant à se former. L'année écoulée a été particulièrement intense. En parallèle de son travail de chef opérationnel (infirmière chef d'unité), elle a suivi des cours de management à Solvay. «Mon fils aîné étudie la biologie médicale et nous nous sommes retrouvés en blocus en même temps, c'était chouette! Cela dit, je suis heureuse d'être diplômée, de reprendre un rythme un peu plus normal et, surtout, d'entamer un nouveau challenge!»
Les missions d'un manager de soins
Car, depuis le 1er novembre, Coralie Chan est la nouvelle manager de soins pour tout le secteur de la réadaptation du CHU Brugmann. À ce titre, elle gère sept unités de soins représentant une centaine d'équivalents temps plein, répartis sur les sites Horta et Reine Astrid. «Ces unités recouvrent tous les aspects de la réadaptation (neurologique, locomotrice, etc.) et tous les âges», explique Coralie Chan. «C'est un secteur où les équipes multidisciplinaires travaillent main dans la main avec le patient en tant qu'acteur, partenaire de sa santé. Comme sa prise en charge s'étale sur une longue période, on peut – et on doit! – établir des stratégies à long terme pour lui permettre de récupérer de l'autonomie et la meilleure qualité de vie possible.»
Entre le terrain et la théorie
Bien que ses nouvelles fonctions l'en éloignent quelque peu, Coralie Chan est avant tout une femme de terrain. «J'ai commencé à travailler à l'Hôpital Brugmann en sortant des études. Comme tout le monde, j'ai fait un peu d'intérim dans différents services, histoire d'avoir une vision globale des possibilités. Mais lorsque je suis arrivée en oncologie, je suis tombée amoureuse de cette spécialité où humanité et technicité sont interdépendantes. J'y suis restée treize ans.»
La jeune femme continue à se former et à étudier. «Sur le terrain, même en donnant le meilleur de moi-même, venait toujours un moment où je sentais qu'il me manquait des compétences et des connaissances pour comprendre certains choix et fonctionnements de l'hôpital. Mon master en santé publique, c'était ça: je voulais savoir comment les enjeux collectifs influencent et impactent les cas individuels. Idem pour la MMISS (Maîtrise en Management des Institutions de Santé et de Soins). Au terme de mes formations, on m'a proposé des postes à responsabilités que, mieux armée, j'ai acceptés. Je suis d'ailleurs reconnaissante envers ma hiérarchie qui m'a encouragée, fait confiance et donné les opportunités pour évoluer dans ma carrière!»
Des clés pour comprendre
Coralie Chan marque un intérêt sincère pour le
système des soins de santé qui, comme chacun sait,
est particulièrement complexe en Belgique.
«La seule question du financement est une
lasagne de compétences fédérales et régionales!
Comprendre le pourquoi du comment et apprendre à prévoir les implications à long terme des décisions
politiques tout en gardant le patient au centre des
préoccupations, c'est plus qu'utile: c'est nécessaire
pour pouvoir accompagner les changements en cours,
au lieu de les subir.» Car le secteur change, c'est une
réalité. La réforme des hôpitaux est en route et en
inquiète plus d'un. Mais pas Coralie Chan. «Je suis
optimiste! Le changement n'est pas toujours facile,
mais j'ai confiance en mon hôpital, en nos équipes et
en l'avenir.»
Auteur : Candice Leblanc
Source : Osiris News
(n°49, mars-juin 2018)