Depuis mai 2015, le Pr Mieke Cannie a pris les rênes du service de Radiologie et Imagerie médicale. Ses objectifs? Faire évoluer les outils, favoriser la collaboration, encourager la spécialisation et faire avancer la recherche scientifique. Rencontre.
Le Pr Mieke Cannie est loin d'être une inconnue
au CHU Brugmann: elle y travaille depuis qu'elle a
terminé sa thèse de doctorat en 2008 à la KU Leuven.
Par ailleurs, elle n'arrive pas au poste de chef de
service par hasard, elle a d'abord occupé les fonctions
de chef de clinique adjoint et de chef de clinique. C'est
dire si elle s’est préparée à ses nouvelles fonctions.
Entre la radiologie et la gynécologie, son coeur balance
Pourtant, lorsque l'on discute avec elle de son parcours,
il n'était pas évident qu'elle accepterait un poste à responsabilités particulièrement chronophage…
«À la fin de mes études de médecine, j'hésitais
beaucoup entre la gynécologie et la radiologie. La gynécologie
m'attirait pour le côté romantique de la mise
au monde des bébés et la radiologie me fascinait», se rappelle-t-elle. Et c'est finalement son désir de fonder
sa propre famille qui l'aide à faire un choix: «Je voulais
fonder une famille et avoir le temps de voir grandir mes
enfants. Je savais que la gynécologie s'accompagnerait
d'horaires difficilement compatibles avec cette envie,
j'ai donc opté pour la radiologie mais en me spécialisant
dans la radiologie de la femme et du foetus, le juste équilibre entre les deux spécialités. J'étais donc très
loin de l'idée de prendre la tête d'un service».
Améliorer la prise en charge du patient
Ce sont finalement ses années au sein du service de Radiologie et Imagerie médicale qui font naître ce désir. «Quand je regardais autour de moi, je voyais qu'il y avait pas mal de choses qui pouvaient être améliorées afin de proposer une meilleure prise en charge à nos patients.» C'est ce point précis qui l'a décidée! Dans cette optique, la nouvelle chef de service travaille sur plusieurs projets.
«Mon premier grand chantier est de faire évoluer les outils avec lesquels nous travaillons. Pour ce faire, nous allons rendre disponibles sur le web et de façon sécurisée les clichés réalisés par l’équipe d'imagerie médicale. De cette manière, le médecin les ayant demandés ne devra plus attendre qu'ils soient envoyés par la poste, ils seront accessibles dans les minutes qui suivront l'examen. Même chose pour les analyses de ces clichés: un outil de reconnaissance vocale les retranscrira immédiatement.»
Le radiologue au sein d'une équipe multidisciplinaire
Autre cheval de bataille de Mieke Cannie: la collaboration entre les radiologues et les autres médecins! «Aujourd'hui, le radiologue ne doit plus travailler seul dans son coin. Il doit occuper une place importante dans l'équipe multidisciplinaire qui entoure un patient. Il peut, par exemple, aider le spécialiste ou le médecin traitant à déterminer l'examen le plus adéquat. Une place qu'il peut d'autant mieux occuper, s'il est spécialisé dans un domaine bien précis. Ce qui lui permet de connaître extrêmement bien l'organe ou la région sur laquelle il travaille.»
Enfin, pour Mieke Cannie, sans recherche scientifique, il n’y a pas d’avancée en médecine. «Je mettrai donc l'accent sur la recherche. Et ce en collaboration avec d’autres centres universitaires belges et étrangers, le Great Ormond Street Hospital à Londres par exemple.» Des défis ambitieux qui ne lui font pas peur : Mieke Cannie se dit entourée d'une équipe qui lui est d'un grand soutien. "Radiologues, infirmières, technologues et secrétaires sont derrière moi, c'est un vrai plus", conclut-elle.
Auteur : Elise Dubuisson
Source : Osiris News
(n°
42, mars-mai 2016)