Lors d’une fécondation naturelle, les spermatozoïdes sont déposés au niveau du col utérin lors de l’éjaculation. Ils passent au travers du col, remontant vers le corps de l’utérus et les trompes pour aller féconder l’ovule dans la trompe. Le fœtus (bébé) est donc fait dans la trompe et il redescend s’implanter dans l’utérus après quelques jour.
Pour un couple, l’insémination intra utérine (IIU) consiste en l'injection dans l’utérus, par le gynécologue, du sperme du partenaire. Ce sperme est obtenu par masturbation et doit impérativement subir un traitement en laboratoire afin d’être rendu fécondant. L’injection du sperme doit bien entendu se faire exactement au moment de l’ovulation chez la femme. Cette ovulation est déterminée par le gynécologue via des échographies et des prises de sang répétées.
IIU par sperme du conjointIIU par sperme de donneursIIU en pratiqueCoûtRésultatsComplications et risques
Fertilité-stérilité et andrologie.
L’insémination intra utérine (IIU) peut-être proposée aux couples lors des anomalies suivantes :
Chez la femme
Causes cervicales : anomalies du col de l’utérus ou de la
glaire du col empêchant le passage naturel des spermatozoïdes
vers le corps de l’utérus. Ce sont des indications parfaites
mais finalement rares.
Autres causes : anomalies de l’ovulation, endométriose,
stérilité inexpliquée
aucune maladie n’est retrouvée par le médecin), lésions
des trompes sans gravité, etc.
Chez l’homme
Anomalies du sperme : diminution du nombre, de la mobilité ou de la vitalité des spermatozoïdes. En pratique, on considère que le nombre total de spermatozoïdes disponibles pour l’insémination doit être au minimum de 1 million. Néanmoins, dans certains centres, il est reconnu (même s’il semble que cela corresponde à une prise en charge marginale en nombre) de pouvoir inséminer moins de 1 million de spermatozoïdes.
Lorsque l’on prend en compte la totalité des couples qui consultent pour stérilité, dans une moitié des cas environ la cause est due à la femme et dans l’autre moitié à l’homme. L’approche du couple sera toujours réalisée globalement :
Elles sont rares, uniquement en cas d’anomalies du col de l’utérus ou de la glaire du col. Comme il est décrit ci-dessus les inséminations par sperme de donneur doivent se faire avec une cupule appliquée sur le col de l’utérus.
Important : l’abstinence sexuelle doit être de trois jours chez l’homme.
En résumé, la patiente prend rendez-vous chez le gynécologue au début de ses règles. Lors de cette consultation il lui remet une fiche sur laquelle sont indiquées :
Coût de l’IIU au CHU Brugmann :
Gonadotrophines 3x3 | 87 Euros |
10.000 UI d'hCG | 30 Euros |
2 dosages d'E2 - PRG | 55 Euros |
3 échographies | 112 Euros |
3 consultations | 37 Euros |
Préparation de sperme | 25 Euros |
Total | 346 Euros |
Ces coûts sont évalués brut et sans tenir compte des remboursements de la sécurité sociale. Pour des patients possédant une mutuelle, un cycle d'IIU revient à moins de 50 Euros.
Taux de grossesses et d’accouchements : en théorie, selon les résultats officiels publiés par la Commission Nationale de Médecine et de Biologie de la Reproduction (France), le taux de grossesse par cycle d’IIU est de 10 % et le taux d'accouchement de l'ordre de 7 %. Si l'on compare ces chiffres bruts aux derniers résultats de la FIV (fécondation in vitro), cette dernière, en théorie et sans autre analyse plus élaborée, l’emporte.
Néanmoins, une étude publiée par Goverde dans le Lancet en 2000, démontre que l’IIU, en cycle stimulé, offre les mêmes chances de succès de grossesse que la FIV avec un coût moindre. La raison de ce résultat est l’abandon plus fréquent des patientes qui sont en cours de FIV soit pour des raisons psychologiques (traitements FIV plus difficiles à supporter qu’en IIU), soit pour des raisons financières (traitements FIV beaucoup plus coûteux qu’en IIU) soit en raison d’hyper stimulations ovariennes (survenant plus fréquemment qu’en IIU).
Sur le plan coût-bénéfice, l’IIU en cycle simple est le meilleur choix pour autant que des pathologies importantes ne contre-indiquent pas son emploi comme par exemple trompes tout à fait fermées chez la femme ou nombre très faible de spermatozoïdes chez l’homme (voir ci-dessus). D’autre part, l’association de plusieurs petits facteurs à l’infertilité inexpliquée feront souvent pencher la balance vers la FIV plutôt que l’IIU.
Deux complications majeures sont à retenir : la poly-ovulation et les risques d’hyper stimulation ovariennes.
Il apparaît clairement que les inséminations sont d’autant plus efficaces, en terme de grossesse obtenue, qu’elles s’associent à une hyper stimulation des ovaires. Cette pratique a néanmoins un corollaire : plus on stimule, plus on obtient d’ovules et donc plus on obtient de grossesses, mais on augmente aussi le risque de grossesses multiples et notamment gémellaires. Le taux de grossesses multiples varie selon les statistiques mais il est vraisemblablement compris entre 15 et 30 %. Autres conséquences : les risques hyper stimulation ovariennes.
Toutes les publications le confirment : le risque de grossesses multiples est parfaitement corrélé au nombre d'ovules (oeufs) recrutés, c’est à dire à l’agressivité du protocole de stimulation ovarienne utilisé. Ainsi, plus on recherche un taux élevé de grossesse plus la patiente risque un taux élevé de grossesse multiple. Ceci est parfois regrettable en cas de gémellité mais souvent catastrophique en cas de grossesses triples ou plus.
L’accouchement prématuré est en effet une conséquence très fréquente, sans trop de gravité si le bébé naît vers 37 semaines (pour environ 40 % des grossesses gémellaires), mais avec des complications souvent sévères au-dessous de 33 semaines pour 10 % de celles–ci. Le risque de complications graves est plus dramatique encore lorsque les prématurés sont né à 27 semaines ou en dessous. Ceci n’est guère anodin lorsque l’on estime que plus de la moitié des prématurés de moins de 27 semaines vont survivre uniquement grâce aux soins néonataux mais avec des risques de handicaps, à vie, élevés de l’ordre de 20 à 30 %. Il en ressort qu'une grande prudence doit être de mise lorsque le médecin pratique des stimulations ovariennes et que ces dernières doivent se faire sous surveillance échographique/laboratoire répétées.
D’autre part, le syndrome hyper stimulation ovarienne (HSO) s’ajoute au risque précédents. La fréquence des formes sévères, nécessitant une hospitalisation, est difficile à estimer dans le cadre des IIU, probablement trois fois supérieure à ce que l’on observe en FIV où l’on cite un chiffre voisin de 3 %. Les facteurs de risque restent imprécis avec une sensibilité individuelle marquée. Le taux d’annulation est également mal connu. Ce syndrome accompagne volontiers des grossesses évolutives et souvent multiples, ce qui en aggrave le tableau et le traitement.