C’est
au Palais du Prince Héritier à Stockholm que naît la troisième
fille de la princesse Ingeborg et du prince Carl, frère cadet du roi
Gustave V. Avec ses soeurs Märtha et Margareta, et son jeune frère
Carl, elle partage une enfance heureuse et détendue.
Au terme de ses
années d’étude, la Princesse entame des cours de puériculture
ainsi qu’une formation la préparant à devenir une maîtresse
de maison accomplie.
Lorsqu’elle rencontre le prince Léopold, duc de Brabant, héritier du trône de Belgique, c’est le coup de foudre réciproque. Célébré le 4 novembre au Palais Royal de Stockholm, le mariage civil est suivi, six jours plus tard, de la bénédiction nuptiale, donnée dans l’actuelle Cathédrale Saints-Michel-et-Gudule par l’archevêque Van Roey, primat de Belgique. La cérémonie a lieu selon le rite catholique. Ce n’est pourtant qu’en 1930, au terme d’une longue préparation, qu’Astrid renonce à sa foi luthérienne pour se convertir au catholicisme.
Après une lune de miel en Méditerranée, le jeune couple s’installe au Palais Bellevue. La Princesse y donne naissance, le 11 octobre 1927, à un premier enfant, Joséphine-Charlotte, future grande-duchesse du Luxembourg. Trois ans après, le 7 septembre 1930, naît, au château plus campagnard du Stuyvenberg, Baudouin, suivi d’Albert, le 6 juin 1934. Astrid, qui déjà par son charme et sa spontanéité, avait séduit les Belges dès ses premiers pas dans sa nouvelle patrie, lors de son arrivée à Anvers, les enchante maintenant par son naturel ; c’est elle qui souvent accompagne ses enfants en promenade, n’hésitant pas à pousser elle-même le landau.
C’est cette même simplicité dans ses rapports avec la population qui la rend si populaire, de même que son ardeur à accomplir au mieux sa tâche de Première Dame. Elle accompagne Léopold lors des ses voyages en Indonésie, aux Indes et au Congo, s’engage aussi dans le domaine caritatif et social, en faveur notamment de la petite enfance, du sort des femmes de condition modeste et de l’éducation. Devenue Reine, Astrid continue à soutenir par des patronages ou des visites les oeuvres qui lui tiennent spécialement à coeur, en particulier la lutte contre la maladie et la pauvreté. Dans les premiers mois de 1935, lorsque la crise économique est à son comble dans notre pays, la Reine ne ménage pas ses efforts en faveur des plus démunis : sa lettre ouverte, connue sous le nom d’« Appel de la Reine », déclenche dans le pays un immense élan de solidarité. Astrid s’investit elle-même pleinement en recueillant les dons et en visitant les régions les plus déshéritées.
Le charisme de la Reine comme sa popularité sont au zénith. C’est alors, en pleine jeunesse, juste avant son trentième anniversaire, qu’elle disparaît tragiquement dans l’accident de voiture de Küssnacht, en Suisse, le 29 août 1935. Sa mort soudaine, laissant orphelins trois jeunes enfants, mais aussi sa beauté, son goût inné pour l’élégance, et le fait qu’elle incarnait pour toute la génération de l’entre-deux-guerres, l’idéal même du bonheur et de la réussite, confèrent à la reine Astrid une aura particulière. Elle devint et demeura aux yeux des Belges comme l’héroïne d’une légende toujours présente.
Un des trois sites du CHU Brugmann (Neder-over-Hembeek) porte, depuis janvier 2007, son nom.