En 1923, le C.H.U. Brugmann est officiellement inauguré. Peu après, le Conseil des Hospices de la Ville de Bruxelles décide de construire un bâtiment le long de l’avenue J. Crocq, dans lequel seront regroupés les différents laboratoires. La Biologie Clinique vit encore les débuts de son évolution. Mais déjà, on est convaincu qu’un tel complexe doit être intégré dans un hôpital universitaire moderne. Une partie des laboratoires est destinée à la recherche scientifique.
Ce travail est placé sous la haute protection de S.M. la Reine Elisabeth, qui donne son nom à la Fondation.
Le projet est confié à un célèbre architecte bruxellois
: Henry Lacoste.
Ce dernier achève cet imposant bâtiment en 1933.
Le Conseil confirme ainsi sa préférence pour les architectes réputés...
L'hôpital Brugmann lui-même n’émane-t-il pas du grand
Victor Horta ?
Henry Lacoste est né à Tournai en 1885. Il effectue sa formation à Bruxelles ainsi qu'à l’étranger, notamment à Paris. Durant la première guerre mondiale, jeune architecte et soldat, il s'attelle à la protection des monuments et oeuvres d’art dans les zones de combat. En 1968, Henry Lacoste décède à Woluwé-Saint-Pierre, après une carrière bien remplie.
Il est considéré comme l'un des architectes Art-Déco
les plus importants à Bruxelles et dans toute la Belgique. L'oeuvre d'Henry
Lacoste abonde en églises, monuments commémoratifs et constructions
bourgeoises.
Parallèlement à cette importante activité architecturale,
Lacoste a également enseigné. En 1928, il succède à
Victor Horta comme professeur d’architecture à l’Académie
des Beaux-Arts de Bruxelles. Il a supervisé et réalisé
plusieurs recherches et fouilles archéologiques au Moyen-Orient. Son
intérêt pour les cultures anciennes est visible dans son oeuvre.
Dans
le hall d’entrée et dans la bibliothèque de la Fondation
Reine Elisabeth, Henry Lacoste fait éclater son talent. Les matériaux
sont d’une qualité exceptionnelle. L’ensemble est construit
de façon très équilibrée et peut toujours être
qualifié de « moderne ». La ressemblance entre sa propre
habitation à Auderghem et le hall d’entrée est parfaite.
Dans ces deux réalisations, l’architecte emploie un jeu de lignes
verticales et une combinaison de couleurs, éléments novateurs
pour l’époque.
La Fondation Médicale reine Elisabeth témoigne de la valeur de
l'oeuvre d'Henry Lacoste, comme le prouve l'intérêt des spécialistes
de ce type d’architecture pour le bâtiment.
La Fondation s'intègre dans le campus Brugmann, sans se "heurter"
aux constructions d'Horta. Mais la différence des activités transparaît
évidemment à travers les choix architecturaux.
De même qu'hôpital et laboratoires sont indissociables, la Fondation
Médicale Reine Elisabeth et le CHU Brugmann forment un bel ensemble
qui prouve, si besoin était, que deux types architecturaux peuvent
former un complexe parfaitement équilibré.