>>Architecture, vertu thérapeutique

Tel était le thème du 10e congrès de l'ABH qui s'est déroulé les 16 et 17 mars derniers au Heysel et dont nous avons déjà eu l'occasion de vous parler dans le Jdm n°1745 du 31 mars et dans la dernière édition d'Intra-Muros.

C’est en tant que président du CPAS de Bruxelles qu’Yvan Mayeur a introduit la deuxième journée du congrès de l’Association belge de hôpitaux en posant cette question: "l’hôpital public dans la ville: le rempart des démunis?"

Et de rappeler qu’au Moyen Age, l’hôpital public était plus un lieu d’hospitalité qu’un endroit où l’on soigne. En effet, c’était avant tout une population pauvre qui s’y rendait car elle n’avait pas d’autre solution.

Le temps passe… L’Ancien Régime compte essentiellement des hôpitaux administrés par les pouvoirs publics mais où ce sont des religieuses qui prodiguent les soins. L’apparition de l’idéologie hygiéniste fait naître une nouvelle organisation architecturale: l’hôpital pavillonnaire. On se rend compte aussi de l’aberration d’installer les hôpitaux hors de la ville (pour éviter les contagions) et ceux-ci réintègrent peu à peu l’intérieur des remparts.

Les progrès de la médecine et les liens qui lient les hôpitaux publics bruxellois avec l’ULB constituent des facteurs qui vont attirer une patientèle payante qui vient en ces lieux pour leur renommée et la qualité de sa médecine générale et spécialisée.

Aujourd’hui, si le paysage hospitalier belge compte de moins en moins d’hôpitaux publics (il n’y en a quasiment plus en Flandre, précise Yvan Mayeur), un tiers des lits hospitaliers de la capitale est encore public. Un tiers est académique et le tiers restant est privé.

Le président du CPAS de Bruxelles se félicite qu’à l’heure actuelle, ces institutions publiques forment une structure cohérente qui, de part les liens qu’elle entretient avec l’ULB et la VUB notamment, a acquis une réputation de qualité et d’excellence. Elle accueille aujourd’hui un public varié qui s’y rend tant pour sa position géographique que pour son attrait qualitatif ou sa spécialisation (Huderf, Bordet).

Mais Yvan Mayeur d’ajouter que bien que l’on dispose d’un système social performant (qui veille à rendre les soins accessibles à tous par des systèmes tels que le maximum à facturer, par exemple), une partie importante de la population n’a pas les moyens de se soigner convenablement et recourt donc aux (urgences des) hôpitaux publics en imaginant qu’elle y recevra des soins gratuitement… Un retour aux sources, à l’hôpital des démunis, en quelque sorte. Une situation dont on ne peut se contenter, ajoute le président du CPAS. Un solution? L’échelonnement, sans doute, qui permettra non seulement de meilleurs soins mais aussi une meilleure gestion économique. Mais attention, précise-t-il enfin, il est important d’éduquer à l’échelonnement et pas de l’imposer.

Auteur : Julie Gueulette
Source : Le Journal du Médecin (n° 1757 du 23/05/2006) - ©Lejournaldumedecin.com

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