En chapeautant les réorganisations transversales au sein du
CHU Brugmann, les membres
de la Cellule de Programmation
et d’Organisation (CPO) doivent
garder la tête froide et jongler
avec les imprévus. Un métier
d'équilibriste qui nécessite
rigueur, méthode et sens aigu
des priorités.
"Le jour de l'ouverture de la nouvelle maternité, en 2003, alors que les mamans et leurs bébés étaient transférés vers les nouveaux bâtiments, une jeune femme est arrivée à l'hôpital", se souvient Isabelle Linkens, coordinatrice de la CPO. "Elle devait accoucher en urgence par césarienne… et allait ainsi inaugurer les nouvelles installations de la maternité. Médecins, infirmières, équipes logistiques et membres de la CPO, tout le monde a retenu son souffle. Heureusement, l'intervention s'est bien déroulée!"
Premiers gros chantiers
Il y a une décennie, le CHU Brugmann
s'est lancé dans un grand projet de restructuration des sites Horta puis Brien.
Au programme: construction de nouveaux bâtiments, déménagement des équipes et du matériel, rénovation des
anciens bâtiments et réaffectation de
la plupart des locaux, le tout en maintenant l'ensemble des activités de l'hôpital en service. Un vaste chantier qui nécessitait que la moindre étape soit
programmée et organisée de façon
méthodique et coordonnée. Pour aider les équipes médicales à préparer ces
déménagements et à optimiser leur
mode de fonctionnement, une cellule
dédiée à la programmation et à l'organisation est mise sur pied en 2002 par
Eddy Van Den Plas et Anita Clemens,
rejoints ensuite par les services de
Frédéric Bonvoisin. Comptant au départ
deux personnes à temps partiel, la cellule
occupe aujourd'hui quatre personnes à
temps plein: Isabelle Linkens, nouvelle
coordinatrice de la cellule, Emmanuelle
Born, coordinatrice adjointe pour le
secteur hospitalisation, Jennifer Van
Vaerenberg, coordinatrice adjointe pour
le secteur ambulatoire et Joël Gigot,
coordinateur adjoint pour les secteurs médico-techniques et logistiques.
Réflexions en amont
Comme l'indiquent ses deux dernières
initiales, la CPO travaille selon deux
axes: la programmation et l'organisation. La programmation consiste avant tout à planifier les besoins architecturaux et l’agencement des différents
services sur les sites. "Nous intervenons tout au long d'un processus qui
va de la programmation générale à la
planification détaillée des locaux des
services à (ré)aménager en passant
par les études d’opportunité, l’aide à la
décision, la participation aux réunions
avec les bureaux d’études, l’accompagnement des déménagements, la préparation du changement et les bilans en fin de projet. Sans la collaboration des utilisateurs, des équipes logistiques et
des services de support et des travaux,
la CPO ne pourrait toutefois pas aller
bien loin", explique Emmanuelle Born.
La gestion pratique des déménagements est ainsi par exemple assurée par
le Directeur logistique, Guido Nica, au
sein du Comité de Transfert des Activités
(CTA), plate-forme multidisciplinaire
rassemblant les responsables des secteurs logistiques et de support ainsi que
les acteurs de terrain concernés par les
projets de réaménagement.
Pas de solutions "clé sur porte"
"Nous ne commençons jamais une mission – qu’elle soit de programmation ou
d’organisation – en ayant une solution
toute prête à proposer. Les plans sont
vus et révisés, les chantiers visités et
les déménagements préparés", poursuit Isabelle Linkens. "Nous écoutons
les besoins et attentes de chacun. Nous
essayons de les structurer pour trouver
ensemble une solution qui tienne compte de tous les paramètres: programmation
prévue à long terme, faisabilité technique, problèmes administratifs, normes
légales, environnementales, échéances,
aspects pratiques ou encore financiers."
Autant de contraintes qu'il faut prendre
en compte et expliquer. Un exemple:
les travaux de restauration et de transformation profonde des bâtiments classés du site Horta doivent faire l'objet
d'autorisations des institutions compétentes comme ce fût par exemple le cas
pour la Chapelle Horta, rénovée sous
le contrôle de la Commission royale
des Monuments et des Sites. "Il n'est
pas question de démolir ces bâtiments,
option qui coûterait dans certains cas
moins cher que de les rénover", souligne
Joël Gigot. "Idem pour les arbres centenaires du parc. Nous devons en tenir
compte dans les plans. Sur ce point, le
site Horta est un véritable casse-tête!"
Optimiser les modes de fonctionnement
Si elle participe à la préparation et à
la mise en œuvre des différents déménagements, la CPO joue également un
rôle important de consultant interne
et/ou de chef de projet en matière de
réorganisation. "Les changements de
locaux sont l'occasion pour les services de réfléchir à leur mode de fonctionnement. En analysant la situation
existante, en la confrontant à des
objectifs précis et/ou en étudiant ce
qui se fait dans d'autres hôpitaux, nous
apportons un support méthodologique
aux équipes et nous les accompagnons dans la réorganisation de leurs activités", explique Emmanuelle Born. Les
projets organisationnels peuvent aussi
naître du souci de mieux prendre en
charge les patients ou de répondre à
l'évolution des activités d'un service.
La centralisation des accueils de la
polyclinique Horta, la réorganisation
du laboratoire, l'audit du fonctionnement de la stérilisation, la définition
des regroupements de disciplines dans
les nouvelles unités du site Horta ou
encore la mise en place d’une structure de gestion des lits sont quelques
exemples de projets de réorganisation
orchestrés par la CPO.
Un éternel recommencement
Si la phase II du projet de restructuration du CHU Brugmann (bâtiments
Samyn) est presque terminée, il reste
encore pas mal de pain sur la planche pour la CPO. "La nouvelle polyclinique et un bâtiment commun entre le
CHU Brugmann et l'HUDERF doivent encore être construits sur le site Horta",
souligne Jennifer Van Vaerenberg.
"La phase III de la restructuration va également être lancée: les anciens
bâtiments prochainement vides vont être modernisés et réaménagés pour
accueillir des services techniques et
ambulatoires. Un nouveau plateau doit également être installé sur le site Reine
Astrid et un gros projet de reconstruction est prévu sur le site Brien. Un
planning qui ne nous laissera pas de
répit avant 2015… À ce moment-là, les
bâtiments construits au cours de la
phase I devront sans doute déjà être
rénovés!"
Auteur : Aurélie Bastin
Source : Osiris News
(n°
14, mars-mai 2009)