La clinique d'Hémato-Oncologie du CHU Brugmann, dirigée par le Prof. André Efira, a obtenu le prix Gert Noël 2010 pour le projet intitulé "Le patient et sa famille face au cancer : projet d'accompagnement multiculturel en oncologie" coordonné par Johanna Maccioni, psychologue dans l'unité.
Ce prix est attribué par la Fondation Roi Baudouin et récompense chaque année une initiative belge s'efforcant d'améliorer la qualité, l'écoute, l'information et l'accompagnement du patient et de la famille en milieu hospitalier et/ou en interaction avec le réseau de soins.
La remise du prix a eu lieu le 8 décembre 2010 au Conservatoire Royal de Bruxelles.
Elle a été suivie d'un concert donné à l'occasion du 10e anniversaire du Fonds Gert Noël en présence de S.A.R. la Princesse Astrid.
L’évaluation des difficultés des soignants a constitué notre première étape de travail, afin d’adapter au mieux les objectifs du projet aux besoins du terrain professionnel. Les résultats ont permis de structurer le projet qui a été évalué un an après. En juillet 2009, 80% des 33 professionnels interrogés notent des difficultés dans la prise en charge d’allochtones, 42% n’ayant pas de moyens pour y faire face, et 50% ayant le sentiment que ces patients sont globalement moins bien pris en charge. Le projet a été développé autour de la formation des intervenants (organisation de conférences, de supervision spécifique), l’adaptation du lieu d’accueil (expositions, magazines en diverses langues, après-midi autour d’un thé, etc.), l’accès facilité à l’information (traduction de la brochure spécifique du service, accès facilité aux interprètes), et la création d’une cellule pluridisciplinaire d’accompagnement (incluant une collaboration active avec la médiatrice interculturelle de l’institution). En août 2010, les difficultés étaient identiques pour 48 soignants interrogés, mais 100% percevaient les moyens d’y faire face, 77% estimant qu’il n’y avait pas de différence entre un patient allochtone ou non. La mise en place du « projet d’accompagnement multiculturel en oncologie » a donc nettement amélioré la perception des soignants quand aux soins apportés aux patients et à leurs familles d’origine étrangère. Le projet vécu comme pilote au sein de l’institution a fait l’objet d’une large communication à fin d’être réapproprié par d’autres unités de soin.
La question de la prise en charge interculturelle en oncologie est sous-investiguée. Contribuer à objectiver les savoirs dans ce domaine, notamment concernant les besoins des patients hospitalisés, reste une priorité. Cette question spécifique reste également peu investie au niveau de la formation de base et continue des professionnels de la santé. La création d’un document regroupant les pictogrammes aidant à la communication de base lors d’une hospitalisation ainsi que l’organisation de rencontres entre soignants et représentants de diverses communautés, sont autant de perspectives variées pour lesquelles l’utilisation du prix pourra être d’un large bénéfice.