>>André Nazac, un chercheur à la tête de la chirurgie gynécologique

Prof. André Nazac

Ceinture noire de judo, André Nazac est aussi ambitieux sur le tatami que dans un service de chirurgie! Arrivé de France en septembre, il occupe depuis les fonctions de Chef de clinique et Responsable du Service de Chirurgie gynécologique. Rencontre.

Après un parcours académique et plusieurs années de métier en France, André Nazac, chirurgien gynécologue, a choisi le CHU Brugmann pour poursuivre sa carrière. Pourquoi Bruxelles? «Pas pour le soleil!», plaisante-t-il. «Mais parce qu’après six années au CHU de Bicêtre à Paris, j’avais la sensation d’avoir fait le tour et d’être arrivé au bout des possibilités de recherche là-bas. Bruxelles me semblait la meilleure option en termes de qualité de vie et de projets professionnels

Prof. André Nazac

Insuffler de nouvelles idées

Fort de plusieurs années d’expérience en tant que responsable de service, André Nazac aime les défis et n’a pas peur de bousculer les habitudes. «J’ai la chance d’avoir été chef de service durant trois ans en Île-de-France et d’avoir mis en place un nouveau service de chirurgie gynécologique dans un autre hôpital, à Paris», raconte le Dr Nazac. «Au fil de ces expériences et de mes années de recherche, je pense avoir acquis une certaine maturité scientifique et médicale qui peut être précieuse pour lancer des projets innovants.» Gérer des équipes qu’il ne connaît pas et mettre en application de nouvelles idées sont donc des challenges tout à fait abordables pour le nouveau chef de Chirurgie gynécologique. L’un de ses premiers objectifs? Développer le travail d’équipe et dynamiser le service! «Ce qui m’intéresse dans cette fonction, c’est d’être un moteur de nouvelles idées et "insuffleur" d’énergie», ajoute-t-il.

Des défis stimulants

Selon André Nazac, l’un des premiers défis qui se présentent à lui au CHU Brugmann est de développer la Clinique du sein, dont l’activité doit encore s’agrandir. Et le nouveau venu a déjà des idées plein la tête: «Des méthodes originales de circuit du patient peuvent fonctionner. Les circuits de diagnostic de cancer du sein raccourcis en sont un exemple».
Autre objectif en ligne de mire: l’amélioration des techniques de dépistage de lésions gynécologiques, comme les fibromes, les cancers de l’utérus, etc.
«Au CHU Brugmann, nous n’avons par exemple pas d’hystéroscopie en consultation à l’heure actuelle. Le principe de cet examen est d’introduire une mini caméra dans l’utérus pour aider à poser le diagnostic. Peu de centres en Belgique proposent cette technique, pourtant recommandée par beaucoup de sociétés savantes. J’aimerais remédier à cette lacune en sensibilisant les patientes, le personnel mais aussi les médecins traitants référents

Du temps pour la recherche

Avide de découvertes, André Nazac tient à consacrer une partie de son emploi du temps à la recherche clinique. «Il y a toujours beaucoup de thèmes à explorer en termes de recherche en chirurgie. Et le CHU Brugmann me semble être un lieu d’expertise propice pour mener des études pertinentes en la matière.» Deux études relatives à la thèse de sciences physiques du Dr Nazac sur les nouvelles techniques d’optique (voir encadré) sont d’ailleurs déjà programmées au CHU Brugmann.

:: La physique au service de la médecine :: Au bout de quatre années de recherche, le Dr André Nazac terminait en 2013 une thèse de physique sur la polarisation de la lumière. «Les techniques d’optique développées au cours de ma thèse permettent de voir la composition et l’organisation des fibres collagènes derrière la surface d’un tissu, sur plusieurs millimètres de profondeur, et in vivo, c’est-à-dire en direct», nous explique le Dr Nazac. «Tout l’intérêt repose sur le fait que l’organisation de ces fibres est modifi ée en cas de lésions précancéreuses du col de l’utérus ou d’accouchements prématurés. Ces techniques sont donc potentiellement utiles dans le cadre du dépistage de ces lésions précancéreuses ou pour déceler un futur accouchement prématuré.» La théorie terminée, le Dr Nazac passe maintenant à la pratique, au travers de deux études relatives à ces thèmes de recherche, menées au sein du CHU Brugmann.
:: CV express ::
>2000 à 2004 : Chef de Clinique-Résident à l’hôpital Pitié-Salpêtrière à Paris.
>2004 à 2006 : Chef de Clinique adjoint à l’Institut Mutualiste Montsouris à Paris (équipé du robot Da Vinci de chirurgie 3D).
>2006 à 2009 : Chef du Service Maternité de l’hôpital André Grégoireà Montreuil.
>2009 à 2015 : Chef de Clinique adjoint au CHU Bicêtre à Paris – Participation à la création d’une maternité.
>2010-2013 : PhD en Sciences physiques à l’École polytechnique de Paris.
>2015 : Chef de Clinique et Responsable du Service de Chirurgie gynécologique au CHU Brugmann.

Auteur : Coline Wellemans
Source : Osiris News (n° 41, décembre 2015-février 2016)

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