Le Département infirmier et paramédical (DIP) du CHU Brugmann a récemment reçu un «Learning award» pour la mise en place de son projet SBAR. Empruntée à la marine américaine, cette méthode permet d’éviter les erreurs et les oublis qui découlent d’une mauvaise communication. Les quelque 1.230 collaborateurs du DIP ont été formés à la technique.
Yassine Khadira, support manager à la Direction des Soins, a participé à la mise en place du projet SBAR au CHU Brugmann.
Qu'est-ce que la méthode SBAR ?
Plus de clarté, moins d’oublis et une meilleure écoute: voilà ce que permet la méthode SBAR. Cette technique reprend quatre points essentiels qui doivent être mentionnés dans un énoncé pour que la communication soit efficace et complète:
Appliqué dans les hôpitaux, ce mode de communication standardisé renforce la collaboration interdisciplinaire entre les médecins, les infirmiers et le patient. Il permet par exemple un gain de temps lors de la remise de service. Petite anecdote: en France, l’acronyme SBAR a été traduit et s’appelle SAED pour Situation, Antécédent, Évaluation et Demande.
Pourquoi avoir mis en place le projet SBAR au sein du Département infirmier et paramédical ?
La formation à la technique SBAR existe au CHU Brugmann depuis 2013 et un peu plus de 400 personnes s’y sont déjà formées spontanément. Cette méthode est d’ailleurs recommandée par l’OMS, la Haute Autorité de Santé en France et le SPF Santé publique. Lorsque la communication professionnelle est apparue comme l’objectif principal du CHU Brugmann, le DIP en a fait une priorité pour ses équipes. Standardiser la communication permet de diminuer les risques de mauvaise compréhension et donc d’erreurs. Toujours dans l’idée de placer le patient au centre de nos préoccupations, nous pensons que bien communiquer entre collègues est un prérequis essentiel pour bien communiquer avec le patient et l’inclure davantage dans sa prise en charge.
La mise en place du projet SBAR au CHU Brugamnn a-t-elle posé des défis ?
La méthode SBAR et ses objectifs sont facilesà comprendre. Mais encore faut-il que la mayonnaise prenne au sein des équipes sur le terrain! Nous voulions rendre le projet et ses objectifs vivants. Nous avons ainsi donné «carte blanche» aux différents services du DIP, afin qu’ils se réapproprient la méthode et l’adaptent selon leurs besoins: ont-ils davantage recours à la communication orale ou écrite, à une communication formelle ou informelle, à une communication d’urgence, etc.
Comment ce projet a-t-il été mis en place concrètement ?
Les quelque 1.230 collaborateurs du DIP ont été formés à la méthode SBAR. La mise en place du projet a débuté en novembre 2016 avec 50 à 60 demi-journées de formation étalées sur 5 mois. Un suivi régulier encadre les formations en amont et en aval. Avant, chaque collaborateur discute avec son supérieur des difficultés rencontrées au niveau de la communication, afin de déterminer un exemple précis et de venir à la formation avec un objectif concret. Durant les formations, les collaborateurs sont invités à partager leur expérience et à formuler des propositions. Les équipes font ensuite le point tous les 6 mois sur les projets qu’elles ont créés et voient ce que la méthode a permis d’améliorer.
Qu'est-il prévu dans les mois à venir ?
Après s’être concentré sur la communication entre les collègues, l’étape suivante est d’aborder la communication avec le patient. L’objectif est de réaliser une partie de l’échange entre soignants devant le patient, en d’autres termes de parler du patient en sa présence. Cela implique que les informations formulées soient accessibles, tout en gardant une communication structurée et professionnelle. De cette façon, le patient comprend ce qu’on dit de lui et de son état, et est plus à même de s’impliquer dans sa prise en charge.
Auteur : Emilie Pommereau
Source : Osiris News
(n°
47, juin-novembre 2017)