Avec la soif et la faim, le sommeil et la sexualité font parties de nos fonctions vitales.
Le sommeil est un aspect de notre vie qui est malheureusement trop souvent négligé dans les sociétés humaines dites développées. Il a, à titre d'exemple, déjà souvent été mentionné que le temps alloué au sommeil a progressivement diminué au cours des décades passées. Parmi d'autres manques au niveau de l'hygiène de vie en général, ce phénomène semble jouer un rôle non négligeable dans l'émergence de différents problèmes de santé (problèmes métaboliques tel que l'obésité par exemple).
Le sommeil et les fonctions sexuelles sont liés de différentes manières. Premièrement certains troubles du sommeil, comme les apnées du sommeil, peuvent s'accompagner de troubles sexuels spécifiques comme la dysfonction érectile. Ensuite, il s'avère qu'une altération continue et chronique de la qualité perçue du sommeil tel que dans l'insomnie peut avoir des conséquences sur l'humeur et la libido. Et finalement il existe des pistes de recherche intéressantes qui indiquent que l'activité sexuelle et probablement l'orgasme en particulier, peuvent avoir des effets bénéfiques sur le sommeil au niveau de l'endormissement, du maintien et de sa qualité.
L'organisation mondiale de médecine du sommeil (World Association of Sleep Medicine, WASM) organise chaque année une journée internationale consacrée au sommeil qui sert à rappeler l'importance du sommeil pour une vie épanouie et en bonne santé. Les organisations nationales et locales telle que la BASS (Belgian Association for Sleep Medicine and Sleep Research) chez nous participent à cette journée afin de sensibiliser les autorités locales, la médecine de première ligne et le grand public, aux troubles du sommeil et leurs répercussions.
Dans ce contexte différents laboratoires du sommeil à travers le pays organisent le 15 mars prochain, des portes ouvertes aux généralistes et/ou au grand public. Certains membres de la BASS se tiennent également à disposition de la presse durant cette période.
Pour la Belgique, nous avons voulu mettre l'accent sur les interrelations méconnues entre la sexualité et le sommeil afin d'utiliser ce levier pour la sensibilisation aux troubles du sommeil et à une bonne hygiène du sommeil et général.
C'est ainsi que les laboratoires du sommeil du CHU Brugmann (Université Libre de Bruxelles) et de l'UZ Brussel (Vrije Universiteit Brussel) ont également lancé un sondage, à l'aide de questionnaires sur la qualité de sommeil et le fonctionnement sexuel, auprès de patients hospitalisés dans leurs laboratoires de sommeil respectifs.
Au cours des prochaines semaines, d'autres centres universitaires belges et laboratoires du sommeil affiliés à la BASS vont rejoindre cette enquête épidémiologique afin de l'élargir au niveau national.
D'après nos résultats préliminaires il ressort en effet que des plaintes de fatigue diurne ou de sommeil non-récupérateur sont en effet corrélées à des plaintes de dysfonctionnements sexuels (p=0.017).
Références :
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